Nord-Kivu: des agents de l'ICCN accusés de favoriser la pêche illicite sur le lac Edouard

Des poissons et crevettes de la pêche artisanale au mois de mai 2013, au bord de l’océan Atlantique à Moanda en République Démocratique du Congo. ©Don John Bompengo

L’ONG CIDDHOPE accuse certains agents de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) de favoriser, en complicité avec la population locale, la pêche illicite sur le lac Edouard, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Dans son rapport publié le week-end dernier à Goma (Nord-Kivu), cette structure reproche à ces agents de l’ICNN d’encourager notamment la pêche des alevins et la destruction des zones de frayère du lac Edouard.

Le CIDDHOPE regrette la destruction ce patrimoine mondial qui devait bénéficier de la protection de l’ICCN.
Les responsables de cette ONG recommandent à l’ICCN de diligenter une enquête afin de démanteler ce réseau, basé selon eux au poste de Nyakakoma, en territoire de Rutshuru.
«Ces gens ont constitué un réseau qui fait trafiquer les poissons alevins à Nyakakoma. Il y en a qui assurent la protection et ceux qui détruisent. Il y a ceux qui transportent les butins jusqu’à certains marchés et ceux qui cherchent des clients », a dénoncé le chef de ressort de CIDDHOPE, Placide Nzilamba.
Il a indiqué que des vendeuses des alevins collectent, chaque mois, 300 000 francs congolais, soit 327 dollars américains, pour les responsables de l’ICCN basés à Nyakakoma afin qu’ils leur facilitent cette pêche prohibée.
Pour sa part, l’ICCN promet d’ouvrir des actions disciplinaires à l’endroit des agents cités si ces informations s’avéraient exactes.
En août dernier, la société civile de Lubero avait appelé les autorités provinciales du Nord-Kivu à interdire la vente des alevins et sanctionner les auteurs impliqués dans la pêche illicite sur le lac Edouard.