RDC: le ministre de l’Environnement déplore l’absence d’une politique de l’eau

Siège de la Regideso à Kinshasa

Le monde a célèbre dimanche 22 mars la journée internationale de l’eau, sous le thème: “l’eau et le développement durable”. En RDC, le thème national retenu est: « pour des politiques publiques cohérentes et coordonnées qui garantissent une gestion rationnelle de l’eau dans le pays ». Lors de son message à la nation, le ministre de l’Environnement et Développement durable, Bienvenu Liyota, a déploré l’absence d’une politique nationale de l’eau. En effet, l’accès à l’eau est devenu difficile notamment à Kananga et dans plusieurs quartiers de Kinshasa.

Selon le ministre Bienvenu Liyota, la meilleure façon de traduire en acte la thématique dédiée à cette journée serait de créer un environnement favorable au développement durable. Sur ce chemin, les défis à relever sont énormes, a-t-il reconnu.

La RDC doit doter ce secteur d’outils qui font défaut; notamment des lois sur l’eau, sur l’assainissement et l’hygiène. Le ministre Liyota a aussi déploré l’absence «d’une politique nationale de l’eau, des normes et standards d’accès à l’eau potable, de la carte hydrogéologique, d’inventaire des eaux souterraines et autres [...

Ainsi, «l’accès à l’eau potable et à l’eau de service pour tous est à la fois un droit et un des objectifs du millénaire pour le développement. La RDC devra développer une imagination féconde et privilégier une synergie agissante», pense Bienvenu Liyota, sans autres précisions.

Lors de son message à la nation, Bienvenu Liyota a prôné à une gestion correcte de cette denrée afin d’avoir assez d’eau pour tous. Pourtant, le constat sur le terrain démontre le contraire.

On célèbre en effet la journée mondiale de l’eau sans eau dans certains milieux de la capitale congolaise. Il s’agit notamment de certains quartiers de Bandalungwa, Ngiri Ngiri, Kimbaseke et de Mont Ngafula, où l’eau coule de robinets par intermittence.

Parfois, il faut attendre des jours, des semaines pour voir l’eau couler de robinets de la Régie de distribution d’eau (Régideso). Les habitants des quartiers concernés se promènent avec des bidons et sceaux en quête de cette denrée dans d’autres lieux.

Ils déplorent cependant le fait qu’ils soient obligés, à la fin du mois, de payer à la Régie la facture d’eau, qu’ils n’ont pas consommée.

La Régideso/Kananga débordée 

A Kananga (Kasaï-Occidental), la desserte de l’eau potable pose problème. D’une part,  la Régideso n’arrive pas servir tous ses abonnés, à cause de leur insolvabilité. Et de l’autre, les efforts d’aménagement des sources d’eau sont découragés par l’occupation anarchique des sites.

 

Selon le directeur de cette société, Simon Banza, une seule personne sur mille paie  régulièrement l’eau de son entreprise à Kananga. A ce jour,  a-t-il ajouté, les abonnés doivent à la Régideso/Kananga 1,350 milliard de francs congolais (1,470 milliard de dollars américains).

Les insolvables se retrouvent dans toutes les catégories de la population. Cette situation ne lui permet pas de desservir régulièrement la ville en eau potable, a-t-il précisé.

Simon Banza a par ailleurs invité la population locale à ne se fier qu’à  l’eau potable de la Régideso pour éviter les maladies d’origine hydrique. Et pour faire face à ce défi, il a confirmé avoir débuté l’extension de son réseau dans d’autres quartiers des communes de Lukonga, Ndesha et Katoka.

Par ailleurs, pour compléter la Régideso dans les coins où elle ne parvient pas à desservir la population, l’Unicef, Caritas Développement et l’Institut supérieur de développement rural de Tshibashi aménagent régulièrement  les sources d’eau.

Mais ces efforts  butent à l’occupation anarchique des sites par des particuliers. Cette occupation ne permet de maintenir la qualité de l’eau et  favorise la vente illicite de cette denrée.

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