RDC: le gouvernement va discuter à Kampala avec le M23 - L'Express

GOMA (RDCongo) – Le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) a annoncé mardi l’ouverture imminente, à Kampala, d’un “dialogue” avec le M23, alors que les experts de l’ONU ont renouvelé de graves accusations de soutien aux rebelles contre le Rwanda et l’Ouganda.

Le dialogue va commencer d’ici un ou deux jours,” a déclaré le ministre congolais de l’Intérieur, Richard Muyej Mangez, en visite à Goma, capitale de la riche province minière du Nord-Kivu (est) que les rebelles ont accepté d’évacuer en échange de l’ouverture de ces pourparlers.

Nous dialoguerons avec quiconque impliqué dans la situation, (…) y compris le M23,” a-t-il assuré. Un premier groupe de négociateurs doit, selon lui, quitter Kinshasa pour Kampala mardi. Un autre doit suivre mercredi.

Nous avons fait en sorte que ce soit une équipe complète composée des animateurs de toutes les institutions“, a précisé le ministre, indiquant que la société civile, l’assemblée nationale et le sénat de RDC y participeraient.

Il n’était cependant pas clair si le président Joseph Kabila prendrait lui-même part aux pourparlers.

Les rebelles avaient accepté la semaine dernière, aux termes d’une médiation des pays des Grands Lacs orchestrée par l’Ouganda, de se retirer de Goma, prise le 20 novembre, en échange d’ouverture de négociations avec le pouvoir de Kinshasa.

Le M23 est composé essentiellement d’ex-rebelles Tutsi congolais qui avaient été intégrés à l’armée régulière de RDC en 2009 après un accord de paix signé avec les autorités congolaises. Ils se sont mutinés il y a environ huit mois dans le Nord-Kivu, estimant que cet accord n’avait pas été pleinement respecté.

La rébellion est censée se retirer à au moins 20 km au nord de Goma, sur ses positions initiales. Mais, signe, aussi, de la difficile mise en oeuvre des termes de la médiation des Grands Lacs, elle est en réalité encore aux portes de la capitale du Nord-Kivu, postée à 3 km sur une colline stratégique surplombant une base militaire de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco).

Accusations renouvelées contre Kigali et Kampala

Les mutins réclamaient surtout à l’origine de pouvoir rester en poste dans l’Est de la RDC pour protéger leur communauté, qu’ils disent menacée. Au fil de leur progression militaire, ils ont élargi leurs revendications à l’ouverture d’un dialogue politique en RDC entre régime, opposition et société civile. Lire la suite sur lexpress.fr