RDC - M23 : Accord sur les désaccords-Afrikarabia

Les impressions peuvent paraître trompeuses à Kampala, où la rébellion du M23 négocie avec le gouvernement congolais. Un texte vient en effet d’être signé entre les deux belligérants, mais les désaccords restent entiers.

Après deux mois de laborieuses discussions, un premier texte a été signé entre les rebelles du M23 et le gouvernement congolais. Les deux parties reconnaissent que l’accord de paix du 23 mars 2009 n’a pas été intégralement respecté. Le document paraphé fait partie de la première phase de négociation : le fameux accord du 23 mars 2009 entre la rébellion et le gouvernement congolais, dont le M23 réclame la totale application. Le texte signé à Kampala reconnaît que sur les 35 points de l’accord de 2009, 23 dispositions ont été “pleinement mises en oeuvre” et 12 ont été exécutées “de manière inadéquate ou n’ont pas été exécutées du tout“. Chacun des camps fait mine d’avoir remporté une victoire : le M23 parce que le gouvernement reconnaît que l’accord n’a pas été intégralement appliqué et le gouvernement parce qu’au contraire une  partie des dispositions de l’accord à tout de même été mise en oeuvre.

Accord du 23 mars bis ?

Dans le document signé à Kampala en fin de semaine dernière, plusieurs éléments font craindre que certains points seront difficilement applicables. A commencer par l’intégration des soldats du M23 dans l’armée régulière. Selon le texte, tous les soldats rebelles devront être intégrés avec le grade de major dans l’armée nationale, puis être redéployés sur l’ensemble du territoire. Ce point constituait déjà le principal blocage des accords de 2009 : les rebelles refusaient de s’éloigner des Kivus où ils affirmaient défendre leur communauté menacée (rwandophone). Un accord du 23 mars “réchauffé“, selon l’expression d’un membre du M23, serait inacceptable.

Mini-accord sans consistance ?

Autre point d’accroche : les chefs rebelles. Alors que l’on imagine mal Sultani Makenga revenir tranquillement au sein de l’armée régulière après 10 mois de rébellion, les autorités congolaises proposent tout simplement d’arrêter les commandants recherchés par des mandats nationaux ou internationaux. Une solution qui résout certes le problème du retour des chefs rebelles dans l’armée, mais qui sera (on n’en doute pas) rejetée par les principaux intéressés. On imagine difficilement Bosco Ntaganda, Sultani Makenga, Innocent Zimurinda ou Baudouin Ngaruye se rendre pour être jugés par la justice congolaise. Il semble donc peu probable qu’il y ait des avancées sur les accords du 23 mars. Lire la suite sur courrierinternational.com