Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, président de la Conférence épiscopalernnationale du Congo a réagi mardi à radiookapi.net aux propos du cardinal Frédéric Etsou diffusés lundi par Radio France Internationale. Le prélat de Kisangani conseille la prudence et le calme en attendant le texte intégral de la déclaration de l’archevêque de Kinshasa. Pour rappel, dans son intervention sur RFI, le cardinal semblait remettre en cause la transparence des résultats en cours des élections en RDC. Ci-dessus, l’intégralité de l’interview de l’archevêque de Kisangani accordée à radiookapi.net
Radio Okapi : Mgr Monsengwo bonjour, rn rnMgr. Monsengwo : bonjour, mademoiselle.
rnR. O. : Le cardinal Etsou a déclaré qu’il semble qu’il y ait eu des manœuvres dans le processus électoral, notamment que les résultats du scrutin présidentiel de plusieurs coins de la République ne sont pas ceux que publie la Commission électorale indépendante. Quelle est votre réaction par rapport à cela?
rnM. M. : Ma réaction a été d’abord une réaction de prudence, un peu par déformation professionnelle de l’exégète. Je me suis dit, je me suis d’abord référé au cardinal. Il m’a dit qu’il voulait faire une déclaration, et qu’il a un texte écrit qu’il va nous faire parvenir. Donc, provisoirement, nous ne pouvons donc pas encore donner de commentaires définitifs sur sa déclaration, en attendant ce texte. Mais, en outre, le cardinal nous a appris qu’il voulait faire une déclaration, on lui a dit qu’on préférait plutôt lui poser des questions auxquelles il pourrait répondre. C’est dire que ce que nous avons entendu à RFI, ce sont des réponses. Or, nous n’avons pas entendu des questions. En plus, le texte du message du cardinal a été donné en plusieurs morceaux qui n’étaient pas les mêmes à chacune des émissions. Et donc, par mesure de prudence, nous disons, qu’il est probable que ce que nous avons entendu étaient des réponses à des questions. Il vaut mieux voir tout le texte du cardinal pour pouvoir donner un commentaire valable et nous ferons alors un communiqué en la matière. Une chose est certaine : c’est que le cardinal insiste la vérité des urnes, sur la transparence et sur les efforts qui doivent être déployés pour éviter de nouveau un bain de sang et des morts inutiles, a-t-il dit. Et, enfin, il invitait les personnes concernées à la gestion de la vérité des urnes, à le faire dans toute transparence. Et cela, ce sont des messages qui ont déjà été donnés par la Conférence épiscopale antérieurement. Donc, disons: accueillons ce message dans le calme, sans aucun esprit incendiaire et cherchons la véritable interprétation de son message lorsque nous aurons l’ensemble de son texte et nous pourrons parler.
rnR.O. : Mgr Monsengwo, second tour de la présidentielle, l’Eglise catholique avait mis sur pied un réseau d’observateurs électoraux qui jusqu’ici n’a jamais publié son rapport, alors que les autres observateurs l’ont déjà fait. Sur base de quoi repose la déclaration du cardinal ?
rnM.M. : Je crois que vous allez vite en besogne. Nous attendons la lettre du cardinal et nous donnerons un communiqué nécessaire. Quant à notre réseau d’observation, il existe. Il est d’abord à l’usage interne pour nous permettre des positions critiques fondées et, s’il le faut, nous parlerons. Pour l’instant, on ne parle pas encore. Nous attendons que les autres instances parlent.
rnR.O.Mais, Mgr, s’il faut être pragmatique, le cardinal a déjà fait sa déclaration, tout le peuple congolais l’a suivi. Il y a déjà des vives tensions ici à Kinshasa à ce sujet, pensez-vous que c’est responsable de faire de telles déclarations en cette période, avant peut-être de consulter tout le monde? rn rnM.M. Ce que le cardinal a dit, il l’a dit avec un texte. Ce texte nous sera envoyé, nous l’analyserons. En attendant prenez les inquiétudes du cardinal pour faire œuvre utile.
R.O. Merci Mgr.
M.M. Je vous remercie.