Brazzaville : controverse autour du rapport sur les réfugiés congolais au Rwanda

Dans un rapport sur la situation des droits de l’homme présenté à Brazzaville, en République du Congo, le gouvernement rwandais affirme que les réfugiés de la RDC établis sur son territoire sont bien assistés et leurs droits bien protégés. Une affirmation que le Cojeski, Collectif des Organisations des Jeunes Solidaires du Congo-Kinshasa, rejette, rapporte radiookapi.net

Eugène Rusanganwa, fonctionnaire rwandais du ministère de la Justice a rendu ce rapport mardi au cours des travaux de la 42e session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Une session ouverte le 14 novembre dernier. « Les réfugiés congolais de la RDC au Rwanda sont assistés en tout, notamment en eau et en produits de première nécessité comme la nourriture et les médicaments », a indiqué le délégué du Rwanda. Quant aux allégations de violation des droits de l’homme dont seraient victimes ces réfugiés congolais, Eugène Rusanganwa dit qu’il n’en est rien. « Il n’y a aucune violation des droits de l’homme dans les camps de réfugiés », a-t-il fait savoir.

Réagissant à cette affirmation, Fernandez Murhola, coordonnateur du COJESKI a déclaré plutôt que les droits des réfugiés de la RDC sont bafoués au Rwanda. « C’est faux et archifaux. Nous avons des organisations relais partenaires qui font des rapports régulièrement sur le fait que les réfugiés sont abandonnés à leur triste sort là bas », a-t-il rétorqué. Selon le responsable de la Cojeski, la plupart des réfugiés de la RDC sont au Rwanda depuis plusieurs années sans statut quelconque, considérés comme des apatrides.

Par ailleurs, la même source relève que le rapport du gouvernement rwandais ne fait aucune allusion à ses propres réfugiés vivant sur le territoire congolais depuis plus de dix ans et qui sont appelés FDLR ou InterHamwe. « Ces réfugiés sont auteurs de graves violations des droits de l’homme dans les milieux ruraux de la RDC », a souligné Fernandez Murhola.

La délégation gouvernementale du Congo – Kinshasa n’était pas encore arrivée à Brazzaville jusque mardi soir pour cette rencontre africaine des droits de l’Homme.