Kinshasa : Syeco et Synecat accusent le ministère de l'EPSP de corrompre les syndicalistes

Elèves congolais

Elèves congolais

La rentrée scolaire c’est ce 1er septembre sur toute l’étendue du pays. Mais le Syeco et le Synecat, deux principaux syndicats des enseignants en RDC, accusent le ministère de l’Enseignement primaire secondaire et professionnel, EPSP, de corrompre quelques syndicalistes pour qu’ils convainquent les enseignants à reprendre le travail.

Les deux syndicats fustigent ce comportement qui, selon eux, est loin de résoudre le vrai problème des enseignants. Ils maintiennent leur décision de boycotter la rentrée scolaire de ce lundi.

“Il n’yaura pas de rentrée. Les enseignants ne sont pas payés pour le mois d’août jusqu’au jour d’aujourd’hui. Au contraire, le ministère, pour défier les enseignants qui sont parents et travailleurs, a envoyé des syndicalistes avec des moyens pour aller convaincre les enseignants à reprendre les enseignements”, affirme M. Kimbuya. Ce dernier avoue avoir des preuves : ” J’ai la preuve matérielle. On na même essaiyé de corrompre trois de mes collaborateurs. Un des mes collaborateurs a retourné les 300 dollars qu’on lui a remis. S’il réussissait la mission, on va lui donner le reste. J’ai la preuve matérielle avec l’accusé de réception du Secope, ça c’est la corruption, c’est le refus de dialoguer. Nous sommes en train de nous rendre compte de la mort de l’éducation dans notre pays. Donc c’est maintenant ou jamais que les autorités doivent se reveiller et prendre des mesures courageuses en termes de reforme. Et aux parents, ils doivent comprendre qu’ils ne sont pas employeurs des enseignants”.

L’Intersyndical soutient les revendications des enseignantsrn« L’Intersyndicale nationale du secteur public, ne se laissera pas domestiquer par un dialogue comparable à une stratégie gouvernementale, ou un piège destiné à passer le cap de la période des revendications de la masse laborieuse. » Déclaration faite dimanche après-midi, par son secrétaire général, dans un point de presse, suite au retrait de la délégation gouvernementale samedi, des discussions au CPDS, Conseil permanent pour le dialogue Social. L’Intersyndicale appuie les enseignants dans leurs revendications, et appelle d’autres agents publics à la solidarité, et le gouvernement au respect de ses engagements.

Pour le secrétaire général Kibiswa Naupess, l’Intersyndicale du secteur public ne comprend pas que la partie gouvernementale qui siège à l’assemblée générale du CPDS puisse sécher la réunion au moment où commence le débat sur l’uniformisation des barèmes des agents de l’Etat. « De ce qui précède, l’Intersyndicale appuie les enseignants, les encourage et s’engage à les accompagner dans leurs revendications et actions visant l’uniformisation des barèmes salariaux sur toute l’étendue de la RDC », a déclaré M. Kibiswa avant de d’appeler tous les agents du secteur public à se joindre aux revendications et actions des enseignants, afin que le gouvernement respecte ses engagements vis-à-vis des agents de l’Etat dans tous les secteurs de la vie nationale. « Quiconque prétend que l’action revendicative des enseignants est contre les intérêts des enfants, est réellement celui qui est contre les intérêts des enfants », a-t-il conclu.

Tout en demeurant ouverte au dialogue, L’Intersyndicale a décidé d’adresser au premier ministre Antoine Gizenga une lettre notifiant la levée de la suspension de la grève, décidée le 14 novembre 2007, date de la signature du protocole d’accord sur l’uniformisation des barèmes salariaux non respectée jusqu’ici, d’après cette même structure syndicale.

A Bukavu, les enseignants posent des préalablesrnL’assemblée générale des enseignants tenue samedi à Bukavu décide la non reprise des cours. Selon Roger Matabaro, secrétaire provincial adjoint du Syndicat des enseignants du Congo, Syeco, les enseignants posent un certain nombre de préalables à l’Etat congolais avant toute rentrée des classes. Il s’agit notamment de l’uniformisation des salaires au regard de l’accord de Mbudi, de l’exécution du budget 2008 et de la paie des salaires de mois de mars aux enseignants de l’intérieur de la province et autres. L’assemblée générale regroupait plus de 500 enseignants de tous les réseaux confondus et se tenait à l’EP Matendo sur avenue Industrielle. Elle a duré 4 heures. rnPour sas part, le gouvernement provincial, réuni cette semaine, a appelé les enseignants à plus de patriotisme pour une rentrée scolaire apaisée.

A Kisangani, les enseignants sont réservésrnLes enseignants, membres du syndicat des écoles conventionnées catholiques de la province orientale, émettent des réserves par rapport à la reprise des cours le 1er septembre. Ils ont fait connaître leur position au terme d’une assemblée générale organisée samedi après-midi au collège Maele.
Selon le président provincial du Synecat, la reprise des cours est conditionnée par la satisfaction par le gouvernement à un certain nombre de préalables. Notamment le paiement d’un salaire conforme au barème de Mbudi, l’uniformisation des salaires, l’application du budget 2008 ainsi que la mise en retraite des enseignants fatigués.

Au Kasaï oriental, non à la rentrée scolairernLe secrétariat provincial du Syeco dit non à la rentrée scolaire pour ce lundi 1er septembre 2008. Selon lui, les enseignants ont pris cette décision jeudi lors de l’assemblée générale extraordinaire tenue en présence du directeur administrative du Secope, Service de contrôle de la paie des enseignants. En dehors des autres revendications soumises au gouvernement central par le Syeco au niveau national, les enseignants du Kasaï oriental exigent le paiement de leur salaire du mois d’août.

rnA Mbandaka, un appel au boycottrnLes enseignants des écoles conventionnées catholiques de l’Equateur disent non à cette reprise des classes. Réunis vendredi sous la bannière de leur syndicat, le Synecat, ils conditionnent la rentrée notamment par l’application du premier palier de Mbudi, l’application du budget 2008, l’uniformisation salariale et le payement des arriérées des salaires du mois de mars 2008 pour les enseignants de l’intérieur. Jeudi dernier à Gbadolite, leurs collègues avaient pris la même option après l’assemblée générale tenue conjointement par le Syeco et le Synecat.