Santé : 30% des personnes reçues dans les hôpitaux kinois souffrent de maladies mentales

Le prisonnier fou dans sa cellule à Makala

Le prisonnier fou dans sa cellule à Makala

C’est le médecin directeur du Centre neuro psycho pathologiques de Kinshasa (CNPP) qui l’affirme, interrogé par radiookapi.net, à l’occasion de la journée de la santé mentale célébrée le 10 octobre. Le manque des soins justifierait également le cas d’un fou détenu à la prison centrale de Makala.

D’après le professeur Kazadi Kayembe, ces maladies sont généralement causées par la nature des relations dans des familles congolaises. « Ce sont les psychoses qui touchent les plus des gens. Il faut se dire que l’éducation part des premiers jours de la naissance de la façon dont les enfants vivent les relations avec leurs parents. Et au fur et à mesure de la croissance, ces relations, bonnes ou mauvaises, peuvent s’accentuer et laisser une façon de voir le monde qui est peut-être adaptée ou inadaptée. Dans la mesure où c’est inadapté, donc, le patient ne peut pas trouver une solution aux problèmes de sa vie de par lui-même, en ce moment-là, il peut succomber et devenir malade », déclare le professeur docteur Kazadi Kayembe. rnLe manque de politique de prise en charge des malades mentaux et d’acquisition des matériels adaptés et infrastructures adéquates, est une autre cause évoquée par le médecin directeur du CNPP.

Un malade mental en prison

Le manque des soins justifierait également le cas d’un fou détenu de la prison centrale de Makala et qui trouble la quiétude au pavillon 10 de la prison. Le fou est un ancien milicien de l’Ituri. Il a déjà passé 5 ans en prison. Mais le 20 août 2009, il a bénéficié d’une libération conditionnelle. Il est malade mental depuis une année et ne reçoit aucun soin approprié. Selon les responsables de la prison, il est encore gardé pour des raisons humanitaires. Car, il n’y a personne qui accepte de le recevoir vu son état. Le détenu malade racole les visiteurs à la prison, monologue, mendie et s’isole au mur dans un coin d’une cellule du pavillon 10.

Il est aussi fréquent de rencontrer dans la capitale congolaise un homme ou une femme sale, traînant beaucoup de bagages et qui peut être facilement identifié à un malade mental.