Foot-RDC : Claude Leroy est arrivé à Lubumbashi

Claude Le Roy, ancien sélectionneur de l’équipe nationale de football de la RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le sélectionneur des Léopards, Claude Leroy est arrivé, vendredi 25 mai dans la soirée, à Lubumbashi où sont regroupés les joueurs congolais pour préparer leurs prochains matches comptant pour les éliminatoires de la Can 2013 et du mondial 2014. Le technicien français avait conditionné son départ pour Lubumbashi par le décaissement de l’argent nécessaire à cette préparation. Des sources proches du gouvernement indiquent que 60% de cette somme qui n’a pas été révélée a été décaissé ce vendredi.

Cet argent devrait notamment permettre d’affréter un avion pour assurer le voyage de l’équipe pour Yaoundé, de prendre en charge le séjour du groupe à Lubumbashi et dans la ville camerounaise et de payer la prime des joueurs.

Alain Kaluyitukadioko a rejoint vendredi le groupe de vingt joueurs qui s’entraînent déjà à Lubumbashi. Le gardien d’Inter Club (Angola), Thierry Bolongo est attendu samedi et le défenseur d’Ajaccio Christian Fuanda Kinkela doit rejoindre Lubumbashi dimanche.

Une préparation agitée

Les Léopards ont donc entamé leur préparation, mercredi 23 mai, sans leur entraîneur qui, est resté à Kinshasa et avait menacé de démissionner de son poste.

Prévu pour le lundi 21 mai, leur départ pour Lubumbashi a finalement eu lieu le lendemain. L’équipe manquait de billets d’avion. La Fecofa a dû les emprunter auprès d’une agence de voyage de Kinshasa. Claude Leroy avait jugé « invraisemblable » que la sélection de football éprouve des difficultés pour se rendre à son lieu de préparation.

Reçu le mercredi 23 mai par le ministre des Sports, l’entraîneur français s’était plaint que l’équipe nationale ne soit pas soit considérée « comme quelque chose de très important », regrettant même qu’il ait perçu sa rémunération et que son staff local ne l’ait pas été.

Qui prend en charge les dépenses des équipes nationales de football ?

L’article 51 de la loi sur l’organisation et la promotion du sport en RDC votée au parlement congolais en 2011 stipule que le Gouvernement prend en charge tous les sportifs de haut niveau.

L’article 56 indique :

« Le pouvoir central, les provinces, les entités territoriales décentralisées apportent aux fédérations sportives un soutien financier, matériel et en ressources humaines. »

La même loi impose aux fédérations nationales d’informer le ministre ayant les sports dans ses attributions de tous les fonds reçus [de ses partenaires] et de transmettre  régulièrement leurs rapports d’activités incluant la gestion financière.

La loi sportive fixe également les contours des pouvoirs des fédérations sportives.

Son article 40 stipule : « Les fédérations sportives agréées assurent une mission de service public.

Elles sont chargées notamment de :

  • organiser et développer la pratique des activités physiques et sportives ;
  • promouvoir l’éducation par les activités physiques et sportives ;
  • assurer la formation et le perfectionnement de leurs cadres ;
  • entretenir des rapports de collaboration avec les pouvoirs publics ainsi qu’avec les organes sportifs nationaux et internationaux;
  • délivrer les licences et autres titres fédéraux ;
  • défendre les intérêts matériels et moraux de la discipline. »

Vous pouvez retrouver l’intégralité de cette loi en pdf. LOI SUR LE SPORT RDC

A l’instar d’autres équipes nationales africaines-comme celle du Cameroun- les Léopards sont donc financés par l’Etat.

Ne bénéficiant pas de subventions de la part du gouvernement, la Fédération congolaise des Football association (Fecofa) est exclusivement financée par les cotisations de ses membres, la vente des licences et les dotations de la Fédération internationale de football association (Fifa).

Mais certaines fédérations dans le monde sont subventionnées par leurs gouvernements. C’est le cas de la France. Une enquête de la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale française qui  a auditionné en 2010 le sélectionneur national et le président de la Fédé après le fiasco des Bleus au mondial sud-africain, avait indiqué, dans son rapport que l’Etat versait 3 000 000 euros de subventions à la Fédération française de football. De quoi financer convenablement une équipe nationale.

Des problèmes récurrents

A la fin de son premier mandat à la tête des Léopards en 2006, Claude Leroy avait démissionné se plaignant des manquements dans l’organisation des activités des Léopards. Le technicien français a repris la direction de l’équipe nationale congolaise en 2011. Visiblement, les choses n’ont pas beaucoup évolué après son départ.

D’autres sélectionneurs qui ont dirigé les Léopards se sont plaints de la désorganisation qui prévaut au sein et autour de l’équipe nationale :

  • des billets d’avion achetés en retard
  • des visas octroyés en retard
  • des primes de joueurs non versés
  • des retards de paiement des salaires des entraîneurs

Certains observateurs de la vie sportive congolaise estiment qu’une plus grande autonomie financière des fédérations améliorerait la situation des équipes nationales.

Cette autonomisation pourrait passer notamment par la signature des contrats avec des sponsors,…Et des subventions de l’Etat.

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