La condamnation de deux chefs des FDLR est « un signal fort », selon HRW

Des rebelles des FDLR dans la forêt de Pinga dans l’Est de la RDC, le 06/02/2009. Radio Okapi.net

La condamnation de deux chefs rebelles rwandais des FDLR « est un signal fort » pour d'autres chefs rebelles impliqués dans de crimes graves en RDC, a déclaré lundi 28 septembre dans un communiqué l'organisation internationale Human Rights Watch.
 
Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni, respectivement, président et vice-président des FDLR ont été condamnés à 13 et 8 ans de prison pour crimes commis dans l'Est de la République démocratique du Congo.
 
« La condamnation d'hier [lundi 28 septembre] est un message très clair : que les personnes qui sont impliquées dans de crimes graves, ne peuvent plus se cacher », a affirmé Géraldine Matiolli Zeltern, chercheuse à Human Rights Watch.

Justice est enfin rendue à des milliers de Congolais ayant subi de graves abus de la part des FDLR, selon HRW.
 
Pour cette organisation internationale, les crimes commis par d'autres chefs rebelles ne resteront pas impunis.

« Il y a de plus en plus des pays comme l'Allemagne qui poursuivent les crimes de guerre et crimes contre l'humanité, où qu'ils soient commis. Et donc, j'espère que toutes ces personnes qui, depuis l'Europe, les Etats-Unis et ailleurs, organisaient les financements ou le soutien politique à des groupes armés au Congo, comme les FDLR, vont recevoir le message 5 sur 5, que ce sont de crimes et qu'ils peuvent faire face à la justice », a ajouté Géraldine Matiolli Zeltern.
 
HRW pense qu'il est maintenant temps d'arrêter le chef militaire des FDLR, le Général Sylvestre Mudacumura, toujours dans l'Est du Congo, et qui continue de diriger des troupes qui commettent des crimes graves contre les populations civiles congolaises.
 
Satisfaction du gouvernement congolais
 
Le gouvernement de la RDC se dit satisfait de la condamnation par la justice allemande d'Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni.

Pour le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, cette sentence fait reculer les limites de l'impunité.
 
« Nous sommes tout à fait conscients que c'est l'impunité qui nourrit la persistance de ce phénomène dans l'Est de la RDC. Il y a des gens qui y viennent après avoir causé des ravages chez eux et qui prétendent nous imposer leurs présences, détruisent notre écosystème et tuent nos populations », a affirmé Lambert Mende.
 
Pour lui, cette condamnation est un message clair et un signal qui va impacter l'attitude de ces rebelles qui refusent d'être désarmés et combattent les FARDC.
 
Ignace Murwanashyaka a été reconnu coupable de crimes de guerre en lien avec cinq attaques commises par les FDLR dans l'Est de la RDC et pour avoir dirigé une organisation terroriste.
 
Quant à Straton Musoni, il a été reconnu coupable d’avoir dirigé une organisation terroriste, mais a été acquitté concernant l'accusation de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
 
C'est en mai 2011 que le procès de Murwanashaka et Musoni avait commencé en Allemagne.​

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