RDC : le G7 se positionne dans l’opposition

Les leaders du G7 lors de la signature de l'acte constitutif de leur plateforme politique à Kinshasa le 10/10/2015. (Ph. Steve Wembi)

La plate-forme politique des sept partis politiques « G7 » exclus de la Majorité présidentielle (MP) se positionne désormais dans l’opposition, selon une déclaration politique de ce regroupement. Dans son acte constitutif signé samedi 10 octobre à Kinshasa, le G7 annonce qu’il présentera une candidature commune et unique à la prochaine élection présidentielle de 2016.

« Le G7, plate-forme désormais organisée, se positionne clairement comme une force de l’opposition et en appelle à toutes les forces politiques et sociales-tant de l’intérieur que de la diaspora-convaincues de la nécessité d’assurer l’alternance politique de se joindre à lui, dans un large front républicain, pour la réussite de ce combat », peut-on lire dans cette déclaration.

 

Cette plate-forme politique se fixe un certain nombre d’objectifs qui doivent caractériser son combat démocratique, notamment la lutte pour le respect par tous les congolais de la constitution et les lois et règlements de la République démocratique du Congo (RDC).

L’acte constitutif du G7 indique que cette plate-forme devra :

  • Promouvoir l’alternance démocratique en RDC
  • Œuvrer pour l’organisation des élections crédibles et véritablement démocratiques, conquérir le pouvoir et gouverner sur la base d’un programme commun de gouvernement
  • Présenter des candidatures des partis politiques membres aux élections à tous les niveaux et les gagner comme une famille politique unie sous un leadership visionnaire
  • Présenter une candidature commune et unique à la prochaine élection présidentielle.

Et pour atteindre ces objectifs, le G7 se dit ouvert à d’autres formations politiques et pourra conclure avec celles-ci des accords de partenariat ou de collaboration. Ainsi, le G7 pourra devenir « G7+ », selon les adhésions de nouveaux membres.

Non à la pression sur la Ceni

Dans sa déclaration faite à l’issue de la signature de l’acte constitutif, le G7 demande avec insistance au gouvernement de cesser de mettre la pression sur la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’obligeant à ne pas publier le nouveau calendrier électoral aménagé, qui selon cette plate-forme, est disponible.

« Le G7 sait que ce calendrier aménagé existe. La Ceni doit donc s’assumer en toute indépendance pour le rendre public, toutes affaires cessantes, et en faire ainsi une boussole éclairant les pas des Congolais vers l’alternance politique apaisée qui doit intervenir en décembre 2016 », ont déclaré les signataires de l’acte constitutif de cette plate-forme.

Dans sa déclaration, le G7 demande aux parlementaires réunis en session budgétaire de dégager en priorité les ressources nécessaires pour l’organisation des élections nationales démocratiques de 2016 à travers des scrutins transparents et crédibles.

Quant au dialogue politique, le G7 estime qu’il n’a plus de raison d’être car il ne servirait qu’à retarder inutilement  de petits arrangements les aspirations légitimes du peuple congolais à l’alternance prévue en 2016.

« Si concertations il doit y avoir, il appartient à la Ceni de s’y employer dans le cadre habituel qu’elle a mis en place de manière à dégager le consensus et la mobilisation la plus large des forces politiques et sociales pour le respect de la constitution », écrit le G7 dans sa déclaration.

La déclaration politique du G7 a été signée par des personnalités ci-après :

  1. Pierre Lumbi, pour le compte du Mouvement social pour le renouveau (MSR)
  2. Olivier Kamitatu pour l’Alliance pour le renouveau du Congo (ARC)
  3. José Endundo pour le Parti démocrate chrétien (PDC)
  4. Dany Banza pour l’Avenir du Congo (ACO)
  5. Gabriel Kyungu wa Kumwanza pour l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec)
  6. Charles Muando NSimba pour l’Union nationale des démocrates fédéralistes (Unadef)
  7. Christophe Lutundula pour l’Alliance des démocrates pour le progrès (ADP-MSDD).

Le G7 est un regroupement de sept partis politiques issus de la MP, qui a adressé une lettre ouverte au Président de la République critiquant le dernier arrêt de la Cour constitutionnelle.

Cet arrêt de la cour conditionne le lancement du processus électoral par l'organisation prioritaire des élections des gouverneurs des vingt-et-une nouvelles provinces pour lesquelles le gouvernement n'a pas prévu de budget. Ces frondeurs ont également dénoncé des «manœuvres inavouées » pour ne pas respecter la constitution, imputant à la Majorité une « stratégie suicidaire ». ​
 

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