Les avocats ne vont plus défendre la RDC par solidarité avec Me Tshibangu Kalala

L’assistance à la prestation de serment des avocats stagiaires de barreau de la Gombe le 27/09/2011 au palais de justice à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les avocats du barreau de Kinshasa/Gombe ont décidé de ne plus plaider pour les intérêts de l’Etat congolais en solidarité à Me Tshibanga Kalala, incarcéré depuis le 29 septembre dernier à la prison de Makala. C’est l’une des résolutions prises mardi 13 octobre dernier par les avocats de ce barreau, réunis en assemblée générale ordinaire, et annoncé ce lundi à Radio Okapi.  

Tshibangu Kalala est accusé par la justice congolaise de «rétention illicite de certains documents et abus de confiance» dans le cadre du procès remporté par la RDC contre l'Ouganda devant la Cour internationale de justice en 2005. De son côté, Me Tshibangu conditionne la restitution des documents sur ce litige par le paiement de ses honoraires estimés à 15 millions de dollars américains.

Sur ce point, les avocats du barreau de Kinshasa/Gombe demande au Conseil national de l’Ordre des avocats «d’identifier ceux qui ont succédé à Me Tshibangu dans l’affaire RD Congo contre l’Ouganda afin de garantir le paiement des honoraires que Tshibangu Kalala estime avoir droit ».

Ils qualifient par ailleurs de «chantage» l’attitude du gouvernement d’incarcérer Tshibangu Kalala pour le pousser à remettre les documents qu’il détient.

Selon le barreau de Kinshasa/Gombe, la rétention des documents obtenus ou non de la diligence de l’avocat relève de la compétence du Barreau. Dans cette optique, la démarche du gouvernement de récupérer de force les documents détenus par le prévenu est une entorse à l’indépendance de la profession d’avocat, estime encore le barreau de la Gombe.

De son côté, Tshibangu Kalala a résolu de ne plus coopérer avec le magistrat instructeur de son dossier au parquet général, au motif qu’il est incompétent d’instruire sur un conflit d’honoraires dont seul le barreau est habilité à trancher, argumente-t-il.  

La RDC doit déposer avant le 6 janvier 2016, date de la reprise de ce procès à la Cour internationale de justice, ses pièces à conviction pour justifier les 10 milliards de dollars qu’elle réclame à l’Ouganda.  

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