RDC: Evariste Boshab réitère l’appel au retrait progressif de la Monusco

Le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab Mabudj le 23/10/2015 à Kinshasa lors de la célébration de 70 ans d’existence des Nations unies. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab Mabudj, reconnaît les bienfats des services rendus par l’Onu, notamment à travers la Monusco, en RDC et estime que cette organisation internationale peut laisser les institutions du pays s’assumer elles-mêmes. Il l’a affirmé vendredi 23 octobre à Kinshasa, lors de la célébration officielle de soixante-dix ans de l’existence des Nations unies.

«Les forces armées congolaises et policières ont acquis une maturité certaine. Il est temps que petit à petit les Nations unies à qui le peuple congolais est et restera reconnaissant, commence à réduire sa voilure, afin que la maturité acquise par les institutions de la République démocratique du Congo puisse davantage s’approfondir», a déclaré le vice-premier ministre congolais.

Evariste Boshab a réitéré cet appel six mois après que le gouvernement congolais et la Monusco avaient entamé un dialogue stratégique sur le retrait de la mission onusienne de la RDC, conformément à la recommandation du Conseil de sécurité, contenue dans sa résolution 2211.

Le représentant spécial ad intérim du Secrétaire général de l’Onu en RDC, David Gressly, a de son côté rappelé que les Nations unies se sont lourdement investies, depuis 1960, pour accompagner le peuple congolais dans sa quête de paix, de sécurité et de stabilité.

C'est ainsi que le coordonnateur du système des Nations unies en RDC, Mamadou Diallo, a salué la relation exemplaire, solide, ancienne, durable et pleine de respect entre l’Onu et la RDC.

Mais, il a toutefois reconnu que même une relation normale pouvait parfois être secouée par des turbulences:

«Et toute relation de longue durée, entre les êtres humains ou les institutions, c’est comme un vol d’un long courrier. Quelques fois, il y a des turbulences. Mais même quand il y a des turbulences, la solidité des relations, le sentiment réciproque de respect permet toujours de dépasser ces turbulences et de continuer à approfondir la relation».

En mars dernier, les relations entre le gouvernement congolais et la Monusco s'étaient tendues autour d’un différend sur la présence, dans la chaîne de commandement des opérations militaires contre les rebelles rwandais des FDLR, de deux généraux que l’Onu soupçonnait d’avoir commis des violations graves des droits de l’homme.

A Kinshasa, de nombreuses personnalités congolaises et diplomatiques ont pris part à la célébration des soixante-dix ans de l’Onu.

Le travail de l’Onu salué à Bukavu

Le gouverneur du Sud-Kivu, Marcellin Chisambo a salué le travail du personnel de l’Onu en RDC. A l’occasion, il a également exprimé la volonté de sa province à collaborer avec l’Onu pour restaurer la paix et la stabilité dans cette partie du pays:

«Je voulais vous rendre hommage à vous tous personnel de la Monusco ici présent qui, depuis de longues années, vous vous dépensez de diverses manières, loin de vos familles, afin que la RDC recouvre son droit à la paix, à la stabilité et au développement. Tout en vous remerciant, je vous annonce notre collaboration et que notre porte sera toujours ouverte chaque fois vous aurez besoin de notre apport comme cela a toujours été le cas».

Invités à cette cérémonie, des étudiants de Bukavu ont également reconnu les efforts de la communauté humanitaire au Sud-Kivu et le travail abattu par les agences du système des Nations unies en RD Congo.

Ils ont par ailleurs réitéré leurs vœux d’une paix durable et d’un Congo prospère et développé ou  les jeunes ne souffriront plus de chômage qui, selon eux, constitue une source d’insécurité.

Célébrée le 24 octobre de chaque année, la journée des Nations unies est instituée depuis 1948. En 1971, l'Assemblée générale de l’Onu avait recommandé que cette journée devienne un jour férié pour les Etats membres.

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