RDC: les capacités militaires des FDLR sont intactes, selon le Groupe d’experts de l’ONU

Un rebelle FDLR dans l’Est de la RDC en février 2009.

Dans un rapport transmis le 16 octobre dernier au président du Conseil de sécurité de l’ONU, le Groupe d’experts sur la RDC indique que les capacités militaires des FDLR restent jusqu’ici intactes malgré les opérations menées depuis janvier par l’armée congolaise contre ces rebelles rwandais.  

Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont lancé officiellement le 28 janvier dernier des opérations contre les FDLR, sans la Monusco. Au départ, ces opérations devaient bénéficier du soutien de la Monusco. Mais la coopération militaire entre l’armée congolaise et la mission onusienne a  été suspendue à la suite de la nomination de deux généraux soupçonnés des graves violations des droits de l’homme.

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Le rapport des experts de l’ONU reconnaît que les opérations menées par les FARDC ont contraint les FDLR à se retirer de certaines de leurs positions et ont perturbé provisoirement certaines de leurs sources de revenus.

Mais selon le document, les capacités militaires des FDLR restent jusqu’ici intactes.

Les experts de l’ONU remettent aussi en cause le bilan fourni par les FARDC au sujet de ces opérations.

L’armée congolaise fait état 35 FDLR tués et 313 autres capturés ou rendus du 2 janvier au 24 août 2015. Ces rebelles capturés ont été envoyés à la prison militaire d’Angenga dans l’ex-Equateur.

En août 2015, le Groupe d’experts affirme n’avoir pu vérifier la présence dans cette prison que de 175 membres présumés des FDLR.

Entre 350 et 450 civils tués à Beni

Le rapport revient également sur la traque contre les rebelles ougandais des ADF.

« Les opérations menées contre les Forces démocratiques alliées (ADF) se sont poursuivies pour la deuxième année consécutive mais n’ont permis le départ que de quelques éléments du groupe armé », constate les experts de l’ONU pour qui malgré l’arrestation du chef de cette rébellion, Jamil Mukulu, la structure de commandement des ADF « semble en grande partie intacte ».

Au sujet des tueries attribuées à ces rebelles, le rapport du groupe des experts indique qu’entre octobre 2014 et juin 2015, entre 350 et 450 civils ont été tués dans la région de Beni, dans la province du Nord-Kivu, dans au moins 50 attaques distinctes.

« Ces tueries ont été en partie commises par les ADF. Ni les FARDC ni la Monusco n’ont su protéger la population civile de ces attaques répétées », note le document.

Les experts de l’ONU soulignent des carences dans les opérations menées contre les ADF.

« Douze témoins ont expliqué au Groupe d’experts qu’immédiatement après un massacre, ils étaient allés alerter la position des FARDC la plus proche, qui se trouvait parfois à 1km de là. À chaque fois, la réponse des FARDC a été la même: la situation était trop dangereuse, il faisait trop noir, l’équipement était inadapté ou le nombre d’hommes étaient insuffisants pour intervenir », mentionne le document.

Globalement, le rapport des experts note que les opérations menées contre les groupes armés n’ont connu « qu’un succès limité » et « n’ont pas permis de démanteler les groupes visés ».

« Les groupes armés continuent de faire peser une menace sur la paix et la stabilité dans la région », mentionne le document qui cite le cas des membres de la milice FRPI dispersés à la suite des opérations militaires mais qui continuent de commettre de graves violations des droits de l’homme contre les civils.

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