RDC: d’abondantes ressources naturelles à exploiter pour développer la province de la Tshuapa

Rivière dans le parc national de la Salonga, forêt équatoriale, 2005.

Des cinq provinces issues du démembrement de l'Equateur, la Tshuapa semble la plus démunie, en termes d'infrastructures pour abriter ses institutions, comme l'assemblée provinciale et les ministères du gouvernement provincial. Son assiette fiscale n’est pas très large. Mais la Tshuapa dispose d'une grande étendue de la forêt équatoriale, dont elle peut tirer profit, qui couvre pratiquement tous ses territoires.

A ce jour, Boende, capitale de la nouvelle province de la Tshuapa, présente l'image d'une localité en ruines. Les nouvelles constructions sont très rares. Celles qui datent de l'époque coloniale sont reconnaissables par leurs toitures rouillées.

Il se pose un sérieux problème pour des bâtiments qui doivent abriter les institutions de cette province. Il s’agit de l’assemblée et ministères provinciaux, les cours et tribunaux…

L'assiette fiscale de la Tshuapa est moindre, ce qui explique la modicité des recettes locales. Et cette modicité pourrait avoir prochainement une incidence négative sur les fonds de rétrocession que cette province devra recevoir du pouvoir central, affirment certains opérateurs économiques locaux.

La politique de zaïrianisation en 1973, la nationalisation des sociétés autrefois dirigées par les colons, a détruit les entreprises de la Tshuapa, d’après les mêmes opérateurs économiques locaux. «Des plantations de café et d'hévéa sont abandonnées» dans la région, ont-ils déploré.

Il n’y a pas de dépôt ni magasin d'envergure pour approvisionner les habitants de Boende en produits manufacturés. Il n'existe que le petit commerce entretenu par des commerçants ambulants. Les paysans s'adonnent plus à la chasse qu'à l'agriculture.

Le réseau routier est à 80% impraticable. Pour évacuer leur maigre production, les paysans recourent plutôt aux cours d'eau.

Mais la rivière Tshuapa, épine dorsale du réseau hydrographique, et ses affluents tels que la Lomela, la Salonga et la Momboyo, ne sont fréquentés que par quelques bateaux. Beaucoup d’armateurs hésitent d’y aller, faute de marchandises en grand nombre.

L'immense forêt de la Tshuapa aux essences d'arbres variées n'est presque pas exploitée. On ne compte pas plus de trois sociétés industrielles de coupe de bois. Cependant, avec la forêt primaire qu'elle abrite, cette province peut tirer profit des dividendes du marché mondial du crédit carbone.

La nouvelle province de la Tshuapa abrite également le parc national de la Salonga. D’une superficie de 36 000 km², le site protège plusieurs espèces rares comme les bonobos, les éléphants, les gros singes, les perroquets gris et d’autres animaux. A côté de cela, il y a la réserve de la Lomako, qui abrite presque les mêmes espèces animales.

«Il faudra aux nouvelles autorités provinciales beaucoup d’ingéniosité pour capitaliser toutes ces ressources naturelles afin d’assurer le développement de la population de la Tshuapa», a souhaité un habitant de Boende joint par Radio Okapi.

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