RDC: des opposants sont partis à Gorée apprendre des « pratiques subversives », selon Minaku

Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale congolaise. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a déclaré mardi 15 décembre que les opposants et membres de la société civile qui ont participé à une réunion sur l’île de Gorée (Sénégal) ont en fait pris part à un séminaire d’endoctrinement. Evoquant un rapport des services de sécurité, il a affirmé que ce groupe est allé apprendre des pratiques subversives afin de réfléchir sur les meilleures voies et moyens pour un soulèvement populaire en RDC.

«Les dix politiciens et activistes congolais sont regroupés pour un séminaire d’endoctrinement, organisé à leur intention à l’Institut de Gorée au Sénégal. Les concernés qui nous ont fait rapport entrevoient derrière ce soi-disant partage des expériences électorales, l’ensemble d’informations et pratiques subversives à mettre à la portée des opposants et activistes congolais afin de s’inspirer de la mobilisation des jeunes sénégalais, ‘’Y en a marre’’ et au-delà des expériences tunisiennes, égyptienne et burkinabé, ‘’Balai citoyen’’ », a déclaré Aubin Minaku.

Pour le président de l’Assemblée nationale, les objectifs « inavoués » de la rencontre de Gorée était de:

  • Réfléchir sur les meilleures voies et moyens pour un soulèvement populaire en RDC  
  • Constituer un front anti-dialogue
  • Mettre sur pied des structures subversives
  • Obtenir des moyens financiers aux fins des actions de déstabilisation.

Le week-end dernier, le gouvernement avait déjà accusé les autorités sénégalaises d'accueillir une réunion d'une quarantaine d'opposants et d'acteurs de la société civile, destinée à «déstabiliser les institutions de la RDC».

Défaillances des services de sécurité

Jean-Claude Katende, président de l’Asadho qui a pris part au séminaire de Gorée, a rejeté ces accusations, les qualifiant de non fondées.

Il a expliqué que cette rencontre était axée sur les élections en Afrique subsaharienne à laquelle d’autres pays comme le Togo, le Mozambique, la Namibie, le Burkina-Faso et le Sénégal ont pris part.

Jean-Claude Katende a déploré la défaillance des services de sécurité qui, selon lui, ont induit le président de l’Assemblée nationale en erreur.

«Ce que le président de l’Assemblée a dit démontre tout simplement que nous avons des services de sécurité défaillants. S’ils étaient vraiment bien organisés, ils comprendraient que tout ce qu’ils ont raconté n’est pas conforme à la vérité. Et par défaut de vraies informations, ces services de sécurité ont induit non seulement le président de la République mais également le président de l’Assemblé en erreur», a-t-il affirmé.

Les opposants et membres de la société civile qui ont participé à la réunion sur l’île de Gorée sont rentrés à Kinshasa mercredi.

Selon Jeune Afrique, la rencontre de Gorée a été initiée par les « mouvements citoyens » Filimbi et Lucha. Elle aurait été facilitée et financée par les fondations Konrad Adenauer (Allemagne) et Brenthurst (Afrique du Sud).

Parmi les personnalités politiques qui y ont pris part, on compte notamment Félix Tshisekedi et Samy Badibanga, pour l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Vital Kamerhe, pour l’Union pour la nation congolaise (UNC), Eve Bazaiba pour le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), Martin Fayulu pour les Forces acquises au changement (FAC) et Olivier Kamitatu, pour le « G7 ».

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