HRW réclame un procès équitable pour Germain Katanga et ses co-accusés

Germain Katanga lors de l’audience tenue le 23 mai 2014 au siège de la Cour pénale internationale à La Haye, Pays-Bas © ICC-CPI

Dans un communiqué publié mercredi 23 décembre, Human Rights Watch révèle que la justice congolaise a l’intention de poursuivre l’ancien chef milicien Germain Katanga, pour des accusations de crimes de guerre remontant à 2005, avec trois autres co-accusés qui attendent leur procès depuis près de 11 ans. HRW demande aux autorités de la RDC que M. Katanga soit jugé de façon équitable et rapide.

Condamné à 14 ans de prison en 2014 par la CPI, Germain Katanga a été transféré en RDC, avec Thomas Lubanga, le 19 décembre dernier pour finir de purger sa peine. Il devait être libéré le 18 janvier 2016, après avoir purgé les deux tiers de sa peine.   

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Les avocats de Germain Katanga ainsi qu’un haut responsable de la justice en RD Congo ont indiqué à Human Rights Watch que le système judiciaire militaire congolais avait l’intention de poursuivre une affaire concernant des accusations de crimes de guerre qui avaient été portées contre lui au niveau national avant son transfert à la CPI.

« Le Congo peut poursuivre Germain Katanga pour des crimes de guerre autres que ceux pour lesquels il a été condamné par la CPI. Mais les autorités congolaises doivent lui garantir, ainsi qu'à ses trois co-accusés, un procès équitable et rapide », a déclaré Géraldine Lattioli-Zeltner, directrice de plaidoyer au sein du programme Justice Internationale de HRW.  

En raison de son grade militaire, indique l’ONG, Germain Katanga sera jugé par la Haute cour militaire de Kinshasa. Trois autres hommes, Floribert Njabu, Sharif Manda, et Pierre-Célestin Mbodina, qui avaient été appelés comme témoins de la défense au cours du procès de Katanga à la CPI, sont également inculpés dans le cadre de cette affaire et attendent actuellement d’être traduit devant ce même tribunal.

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« La CPI, les Pays-Bas et les autres pays membres de la CPI devraient surveiller leur situation, afin qu’ils puissent bénéficier d’un procès équitable, crédible et impartial », plaide Géraldine Lattioli-Zeltner.

HRW rappelle que Germain Katanga est un ancien chef d’État-major d’un groupe rebelle congolais, le Front de Résistance Patriotique en Ituri (FRPI). Il avait été arrêté en mars 2005, sur la base d’un mandat national pour crimes de guerre liés au meurtre de neuf casques bleus bangladais en Ituri. C’est trois ans après son arrestation qu’il a été envoyé à la CPI où il a été jugé pour l’attaque contre des civils dans le village de Bogoro.

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