Bandundu: la police accusée d’avoir dispersé des militants partis accueillir Martin Fayulu

Martin Fayulu, président de l'Ecidé le 29/09/2011 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le parti de Martin Fayulu Madidi (Ecidé) accuse la police d’avoir dispersé une centaine de ses militants partis accueillir son président à l’aéroport de Bandundu-ville, où l’opposant devait arriver samedi 20 février.

Selon le secrétaire exécutif de l’Ecidé au Bandundu, Jean-Marie Ekofo, ces militants s’étaient rendus à l’aéroport, où ils ont été dispersés par des policiers.

«Je viens d’être menacé, tabassé, roulé à terre par la police. Les membres [de l’Ecidé] sont presque éparpillés. La police est partout bien armée au travers la ville, c’est comme s’il y avait une guerre ici. Seulement parce que nous nous attendons à accueillir notre président Martin Fayulu qui arrive ici à Bandundu », déclare Jean-Marie Ekofo.

Il ajoute que la tribune où un meeting devait être organisé a été « pillée systématiquement ». Le siège de son parti aurait également été pillé et des bâches portant des effigies auraient été déchirées.

Il affirme pourtant avoir informé les autorités de cette manifestation.

« L’autorité publique était notifiée, affirme Jean-Marie Ekofo. Je l’ai informée. Le climat était bon. C’est comme ça j’ai drainé mes membres dans la rue sous la pluie. »       

« Je n’ai vu personne»

La maire de la ville de Bandundu, Zozo Lola, reconnaît avoir autorisé la manifestation de l’Ecidé.

« Les représentants de Martin Fayulu ont écrit une lettre pour demander son accueil dans la ville. Je leur ai répondu. J’ai dit que "quelqu’un qui veut venir, il n’y a pas de problème’ », explique-t-elle.

La maire de la ville dément cependant la dispersion des militants partis accueillir Martin Fayulu.

Elle indique s’être rendue en personne à l’aéroport et n’avoir vu personne.

« Comme il pleut, je suis allée moi-même à l’aéroport. Il pleut abondamment. Je n’ai vu personne. Et je ne vois pas où est-ce que ces gens-là sont pour que la police les disperse. La police est là pour les encadrer mais je n’ai pas vu l’attroupement de gens pour que la police les disperse surtout que nous sommes sous la pluie », souligne Zozo Lola.

Interrogée sur les allégations faisant état de l’interdiction faite à l’avion transportant M. Fayulu de quitter la ville de Nioki pour Bandundu, elle répond qu’elle ne se trouve pas à Nioki, qui est située dans une autre province.

Le président de la société civile de Bandundu-ville, Prosper Ndjore, confirme la dispersion des militants de l’Ecidé partis accueillir le président de leur parti. Ils auraient été repoussés à plus de 300 mètres de l’aéroport.

« Personne n’a été dispersé »

De son côté, le commissaire provincial de la police du Kwilu, général Kanold Kamana, rejette toute information faisant état d’une quelconque répression policière menée contre des militants de l’Ecidé à Bandundu-ville.

Pour le général Kanold Kamana, aucun militant de l’Ecidé n’a été dispersé ni inquiété samedi matin à Bandundu ville où une forte pluie s’est abattue toute la journée.

«Ce matin, nous étions tous à l’aéroport sous une forte pluie. Nous attendions l’arrivée de Martin Fayulu qui n’est pas arrivé parce que l’avion n’est pas arrivé. L’Ecidé a demandé une autorisation pour une manifestation dans la ville. Le maire a autorisé aux militants d’accueillir leur leader mais qu’il n’avait pas à faire un carnaval compte tenu de différentes réfections effectuées dans la ville», a affirmé le général Kanold Kamana.

Il indique que les militants de Martin Fayulu ont été dispersés par la pluie et non par la police et qu’aucun siège de leur parti n’a été saccagé.

«Le lieu est connu et plusieurs personnes peuvent témoigner», a ajouté le général Kanold Kamana.

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