Goma: des Maï-Maï accusés d’exactions sur des civils à Kiraku

Un milicien Maï-Maï manipulant son arme dans une brousse à Beni (Nord-Kivu). Ph/Droits Tiers.

Des miliciens Maï-Maï Kifuafua sont accusés de commettre des exactions sur des populations civiles à Kiraku et ses environs dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu. Selon les témoignages des habitants de ces localités, ils sont victimes d’arrestations arbitraires, tortures, imposition des taxes et amendes illégales depuis plus de deux mois.

Les Maï-Maï Kifuafua du chef milicien Delphin Maenda tranchent parfois illégalement des conflits et imposent des amendes allant jusqu’à 100 000 FC (près de 100 USD) plus une chèvre pour la personne reconnue fautive.

« Si tu t’es BATTU avec ta femme dans la maison, et qu’ils SONT au courant ils t’arrêtent. Soit quelqu’un peut te provoquer en disant que tu as du bétail ou un peu de moyen, on te crée une infraction et ils t’envoient directement un mandat d’arrêt et tu payes », a témoigné un habitant qui a requis l’anonymat.

Des barrières illégales sont aussi érigées sur certains axes pour obliger ceux qui passent avec du bétail à payer entre 500 Fc (0,5 USD) à 4 500 Francs congolais (5 USD), ajoute-t-il.

« Pour les taxes, ils érigent des barrières dans les rues. Après Ntoto à Kashalala, tout le monde qui passe là-bas doit payer 500 Fc, en aller et comme au retour. Si tu as une vache, pour les commerçants tu payes 5 dollars pour chaque vache, chèvre ou porc », a poursuivi la même source.

Cet habitant a aussi déploré des tortures corporelles.

« J’ai des traces sur mon corps, on m’a ligoté pendant 3 heures et on me battait très fort, on a  battu également le président de la jeunesse ainsi que mon chef du village, nous avons été arrêtés pendant deux semaines au cachot », a-t-il dénoncé.

D’après ce témoin, tous ces cas ont été déjà rapportés à l’autorité locale. La population réclame le déploiement des FARDC dans leur région pour mettre fin à cette situation.

Pour sa part, le responsable militaire à Walikale a affirmé que la situation est connue et que des mesures sont déjà envisagées pour y mettre fin.​
 

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