Meurtre d’un Congolais en Inde : Kinshasa appelle au calme

Vue du ministère des Affaires Etrangères à Kinshasa, le 1/02/2016. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le gouvernement de la RDC a appelé, mardi 24 mai, la population au calme, après des actes de représailles sur des Indiens vivant à Kinshasa, suite au meurtre d’un jeune professeur congolais à New Delhi, capitale indienne.

Dans sa déclaration à Radio Okapi, le vice-ministre des Affaires étrangères, Antoine Boyamba, a reconnu que la mort d’Olivier Kitanda « est un événement triste » mais a assuré que deux des trois présumés meurtriers sont déjà arrêtés. « En mémoire d’Olivier Kitanda, je lance un appel à nos compatriotes de ne pas s’en prendre aux Indiens qui ont choisi le Congo comme leur pays de résidence. Ceux qui habitent avec nous tous les jours n’ont rien à voir avec ce qui s’est passé », a lancé le vice-ministre.

Agé de 29 ans, Olivier Kitanda, professeur congolais, a été tué vendredi 20 mai à coup de pierres et de briques par trois hommes à New Delhi, selon la police indienne citée par l’AFP.
Une tension était perceptible mardi dans la mi-journée au marché central de Kinshasa dans la commune de Gombe. Selon des témoins, un groupe de jeunes gens circulait au marché en scandant des menaces contre les commerçants expatriés. Ces derniers pris de peur n’avaient pas ouvert leurs magasins jusqu’à l’arrivée d’une patrouille policière qui a remis de l’ordre.

Le vice-ministre Antoine Boyamba a confirmé l'interpellation en Inde de deux présumés meurtriers d’Olivier Kitanda.
«C’est la vie d’un jeune qui est partie. Olivier était brillant selon les témoignages en notre possession. Deux des assassins ont été arrêtés et le troisième est recherché. Les autorités indiennes nous ont assuré qu’elles sont en train de faire le nécessaire pour que le troisième assassin soit aussi arrêté», a apaisé Antoine Boyamba.

Le vice-ministre qui avait auparavant convoqué l’Ambassadeur de l’Inde accrédité à Kinshasa dit lui avoir rappelé le devoir de son pays à respecter la convention de vienne qui prône la protection des étrangers.
«Je lui ai demandé de transmettre notre message aux autorités indiennes, de prendre toutes les dispositions pour le respect de la convention de Vienne qui fait obligation à chaque pays de protéger les étrangers qui sont sur leur sol», a déclaré Antoine Boyamba.

Plainte contre l’Etat indien

La famille du Congolais tué à New Delhi compte se rendre en Inde dans les prochains jours pour porter plainte contre l’Etat indien. Le père du défunt, Edmond Kitanda, qui l’a annoncé à Radio Okapi demande aussi l’aide du gouvernement congolais pour organiser les obsèques de son fils lorsque le corps sera rapatrié en RDC.

«Mon petit frère va se rendre sur place [à New Delhi] samedi pour porter plainte, bien qu’on l’ait déjà fait selon ce que le vice-ministre vient de nous dire», a affirmé M. Edmond Kitanda.
L'ambassade de l’Inde a déjà délivré les visas nécessaires pour ce voyage, a-t-il assuré.
 

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