Dialogue inclusif en RDC: «Aucun accord n’a été trouvé»

Les travaux du dialogue national inclusif ont été suspendus samedi 17 décembre à Kinshasa et pourront reprendre en commissions mercredi prochain. Selon la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), qui fait la médiation, des divergences persistent entre les signataires et non signataires de l’accord du 18 octobre dernier.
Dans une déclaration politique commune publiée à l’issue de la plénière de ce samedi, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement et le Front pour le respect de la constitution «constatent qu’il subsiste des divergences profondes concernant:

La fin du mandat du président de la République
Le fonctionnement des institutions après le 19 décembre 2016
L’engagement des parties prenantes à ne pas réviser la constitution dans ses dispositions verrouillées par l’article 220 ou de changer de constitution
L’engagement du président Kabila à ne pas briguer un 3ème mandat
».

Selon ce document, «aucun accord n’a été trouvé concernant la séquence des élections, le calendrier électoral ainsi que la restructuration de la CENI».

Ecoutez Félix Tshisekedi:

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«Le pays ne s’arrête pas», selon la MP
 
Concernant en revanche la situation des prisonniers et exilés politiques, le Rassemblement et le Front ont noté l’engagement du pouvoir en place à traiter, en signe de décrispation, 7 cas emblématiques concernant: Messieurs Moïse Katumbi, Jean-Claude Muyambo, Moïse Moni Della, Antipas Mbusa Nyamwisi, Eugène Diomi Ndongala, Roger Lumbala et Floribert Anzuluni.

A ce sujet, le ministre sortant de la Justice, Alexis Thambwe, a affirmé qu’une commission ad hoc des magistrats était déjà mise en place pour commencer à traiter «au cas par cas» dès ce lundi:

«Et les instructions qu’ils [magistrats] ont reçues, c’est de voir quels sont les cas pour lesquels le parquet peut décider un classement sans suite des poursuites, le cas des personnes qui sont arrêtées et qui peuvent être libérées, le cas pour lesquels ils peuvent proposer des libérations conditionnelles, les cas pour lesquels on peut solliciter la grâce présidentielle. Le président de la République a reçu et m’a transmis une liste de 83 cas qui lui a été remise par les évêques. Et donc, nous allons de l’avant. J’ai mis en place un commission de haut magistrats et j’ai donné copie de ma lettre d’injonctions à l’évêque.» 

Par ailleurs, «après le 19 décembre, le pays existe. Le pouvoir continue à fonctionner et nous continuons à discuter. Nous voulons trouver des solutions consensuelles pour notre pays. Mais, rien ne se bloque. Le pays ne s’arrête pas», a-t-il indiqué.

Dans cet extrait sonore, Alexis Thambwe a appelé la population à l’apaisement:  

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Pour la Majorité présidentielle, on ne peut parler de blocage à ce niveau, etant donné que les négociations ne sont pas définitivement clôturées.
 
«Contacts utiles avec les autorités»
 
Au cours d’une plénière de ce samedi, le président de la CENCO, Mgr Marcel Utembi, a relevé la volonté des parties prenantes à travailler ensemble pour l’intérêt général du pays, affirmant la détermination des évêques de ne pas s’arrêter en mi-chemin.

Mais, vu le volume des matières  sur lesquelles il y a encore des divergences, a précisé Mgr Marcel Utembi, «on ne va pas traiter dans la précipitation des questions cruciales». Il s’agira de reprendre le travail dans les commissions gouvernance des institutions transitoires et processus électoral, où, selon la même source, l’on note ces divergences entre parties prenantes.

Les travaux ont été suspendus pour permettre au président et vice-président de la CENCO d’aller participer à une audience privée avec le Pape François au Vatican. Les évêques ont alors demandé aux commissions concernées de poursuivre leurs discussions sous la coordination du secrétariat technique de la CENCO.

En outre, «les évêques poursuivent les contacts utiles non seulement avec les autorités de la Majorité présidentielle et du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement mais aussi avec celles d’autres parties prenantes».

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