Le CEPADHO alerte sur l’imminence d’une «nouvelle guerre» au Nord-Kivu

Le Centre d’études pour la promotion de la paix,  la démocratie et les droits de l’homme (CEPADHO) alerte les autorités congolaises et les acteurs politiques en pourparlers au Centre interdiocésain à Kinshasa sur l’imminence d’une «nouvelle guerre» au Nord-Kivu. Dans un communiqué rendu publique mardi 17 janvier, l’ONG des droits de l’homme relève des signaux inquiétants attestant, selon elle, la préparation d’une nouvelle guerre dans la région.

Parmi ces signaux, Omar Kavota le coordonnateur de la CEPADHO évoque la récente déclaration de Bwambale Kakolele, le chef de la secte «Corps du Christ». Ce dernier aurait annoncé avoir infiltré plusieurs localités du Nord-Kivu et de l’Ituri en vue d’enclencher des actions contre d’autres groupes armés.

«Lorsque l’on remarque la disparition des ex-combattants du M23, avec à leur tête Sultani Makenga et Joseph Ngone, nous disons que les signaux sont clairs, qu’on s’achemine vers une nouvelle guerre», soutient M. Kavota.

Il appelle dès lors les autorités congolaises et les acteurs politiques, qui participent aux tractations sur la formation du futur gouvernement et l’organisation des élections, à se pencher également sur les questions sécuritaires, notamment celles de l’Est de la RDC.

Elections apaisées

«On ne peut pas parler de l’avenir du pays, si on ne parle pas de sa sécurité. On ne peut pas parler d’élections sans parler de questions sécuritaires; car la sécurité conditionne les élections», estime-t-il.​

Le M23 avait occupé une bonne partie des territoires de Nyiragongo et Rutshuru pendant environ 18 mois. C’est le quatrième mouvement armé à occuper Rutshuru entre 1996 et 2013, après l’AFDL, le RCD et le CNDP.

Au bout d’une contre-offensive déclenchée par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) le 25 octobre 2013 depuis la région de Kibumba, le Mouvement du 23 mars avait été déchu dans la nuit de lundi 4 novembre au mardi 5 novembre 2013.

Mais, le rapatriement des ex-combattants du M23 qui ont trouvé refuge au Rwanda et en Ouganda ne s’est toujours pas achevé. Et le dimanche 15 janvier 2017, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a annoncé qu’une nouvelle guerre contre la RDC était en préparation à partir de l’Ouganda.

Selon lui, Sultani Makenga, chef rebelle de l’ex-M23 avec d’autres officiers de cette rébellion, se sont échappés pour la deuxième fois de leur résidence surveillée en Ouganda, en direction de Bunagana, localité frontalière de la RDC située à 70 km au nord-est de Goma.
 

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