Le député Adam Bombole se dit interdit de visiter les opposants Diongo et Muyambo​ en prison

Le député Adam Bombole affirme que la police l’a empêché, mardi 28 février dernier, de rendre visite aux opposants Franck Diongo et Jean-Claude Muyambo, détenus à la prison centrale de Makala à Kinshasa.

En détention à la prison centrale de Makala à Kinshasa depuis le 20 janvier 2015, Jean-Claude Muyambo a été condamné à 3 ans pour stellionat, manœuvre frauduleuse consistant à vendre un bien dont on n'est pas propriétaire. Alors que Franck Diongo a été condamné à 5 ans de prison pour arrestation arbitraire et détention illégale aggravée.

Dans son témoignage fait mercredi 1er mars à Radio Okapi, Adam Bombole indique que la police pénitentiaire lui a révélé qu’elle «exécutait une consigne donnée par la hiérarchie» interdisant aux politiciens «de rendre visite à une certaine catégorie de détenus».

Lors du lancement de monitoring à Makala sur les droits de l’homme par la ministre des Droits humains, Franck Diongo s’en était plaint de l’existence d’une liste d’hommes politiques à qui on a privé de visites en prison.

Une affirmation que rejettent les autorités pénitentiaires. En revanche, elles soutiennent qu’on ne fait pas de la politique en prison.

De son côté, la Fondation Bill Clinton pour la paix dénonce cette situation et parle d’une violation du droit des prisonniers.

«Je suis au courant de cette information et ce n’est pas normal. La prison est un lieu pour tout le monde. Depuis que Franck Diongo est là, ce sont les visiteurs que lui donnent la nourriture», a affirmé le président de la Fondation Bill Clinton, Emmanuel Adu.

Selon lui, les pensionnaires de la prison de Makala vivent principalement des visites de leurs membres de famille, amis et connaissances qui leur apportent souvent à manger et réconfort.

«La nourriture que la prison donne aux gens, même les chiens ne peuvent pas la manger», affirme Emmanuel Adu.

Le repas distribué à l’intérieur de la prison est constitué de haricot pas totalement cuit et souvent mélangé à la farine que les pensionnaires appellent «Vunguré». Une appellation déformée depuis quelques temps en «vous mourrez», car, disent-ils, c’est une nourriture qui n’est pas destinée aux humains.

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