Des garde-frontières angolais arrêtent des agriculteurs congolais au Kasaï avant de les relâcher

Des garde-frontières angolais ont arrêté lundi des cultivateurs congolais qui travaillaient dans leurs champs dans la localité de Kamatungulu dans la province du Kasaï. Des sources de la société civile de Kamako, à une dizaine de kilomètres de là, qui l’annoncent ce matin à Radio Okapi, font savoir que les forces de l’ordre angolaises ont détenu ces personnes pendant plusieurs heures sur le territoire angolais avant de les laisser rentrer en RDC en fin d’après-midi.

«A Kamatungulu, il y a eu des policiers qu’on appelle communément «Chacal» c’est-à-dire les garde-frontaliers angolais qui sont venus jusque dans les champs de nos compatriotes congolais dans la ferme de Kamatungulu. Ils ont pris 8 personnes, ils les ont ramenés en Angola», relate Christian Mabedi, responsable de l’ONG Bureau d’appui technique aux initiatives de développement basé à Kamako.

Selon lui, les forces de l’ordre angolaises se sont cru sur leur territoire et ont pensé que les Congolais avaient franchi illégalement la frontière.

«Et pourtant, note M. Mabedi, ce n’était pas en Angola. Lorsqu’ils les ont emmenés, ils se sont rendu compte que c’était sur la terre congolaise, ils les ont retournés chez nous.»

Christian Mabedi est formel : la ferme de Kamatungulu se trouve bien sur le territoire congolais. Il observe même que le lieu où les Congolais ont été arrêtés est situé loin de la frontière.

Kamatungulu est une ferme où plusieurs familles cultivent la terre. M. Mabedi révèle même que dans un passé récent, des personnes expulsées d’Angola y travaillaient dans le cadre d’un projet financé par une organisation internationale.

Du côté des autorités du Kasaï, pas de réaction officielle. Le ministre provincial de l’Intérieur confirme néanmoins l’arrestation des 8 personnes. Mais Deller Kawino dit ignorer les raisons de cet incident. Selon nos informations, il y aurait 2 enfants parmi les personnes arrêtées.

Cet incident a eu lieu au lendemain de la mort d’un soldat angolais tué par un militaire congolais à Tshitundu, à une quarantaine de kilomètres de Kamatungulu dans le territoire de Kamonia.

Christian Mabedi écarte l’hypothèse de représailles des forces de l’ordre angolaises. Les incidents comme celui de Kamatungulu sont fréquents dans ce secteur où les limites frontalières ne sont pas toujours identifiables.

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