Kasaï : «Le retrait de la MONUSCO ne veut pas dire retrait des Nations unies», assure David McLachlan-Karr

«Le retrait de la MONUSCO ne veut pas dire le retrait des Nations unies. On va rester ici et on va continuer le travail», a déclaré vendredi David McLachlan-Karr, représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU en RDC, qui a effectué une visite de quelques heures à Kananga avec plusieurs responsables de la mission onusienne. 

Il a rencontré le gouverneur intérimaire avec qui il a discuté du retrait progressif de la mission onusienne de la région et du renforcement du rôle des fonds et agences des Nations unies au Kasaï. 

«Avec le retrait de la MONUSCO qui doit être un retrait responsable et graduel, nous sommes en même temps en train de renforcer la présence du système des Nations unies. Par exemple, le PNUD a ouvert un bureau ici il y a un an. La Banque mondiale vient d’ouvrir aussi un bureau ici», explique M. McLachlan-Karr. 

Il annonce qu’après le départ de la MONUSCO, les agences et fonds des Nations unies vont continuer à travailler dans la région avec «beaucoup plus de programmation». 

David McLachlan-Karr parle notamment du travail qui doit être fait au Kasaï pour la réconciliation des communautés et en faveur des déplacés. 

«On a l’appui du Fonds pour la construction de la paix des Nations unies, on va avoir des projets qui promeuvent une paix durable ici, la réconciliation, le travail avec les communautés avec les personnes qui se sont déplacées à cause des violences, la réintégration de ces personnes dans les communautés», explique le responsable onusien, évoquant également la question des Congolais qui sont retournés d’Angola. 

Les violences que le Kasaï a connues en 2016 et 2017 ont contraint des milliers de familles à fuir leurs milieux d’origine pour trouver refuge dans des territoires plus calmes ou en Angola voisin. 

«Nous sommes reconnaissants» 

A la suite de sa rencontre avec la délégation onusienne, le gouverneur intérimaire du Kasaï-Central a exprimé la reconnaissance de sa province pour le travail réalisé par la MONUSCO pour le retour de la paix. 

«Vous nous avez aidé pendant les moments chauds particulièrement entre l’année 2016 et 2017. Vous nous avez soutenu pour mettre fin aux désordres. Nous vous en sommes très reconnaissants», fait savoir Tharcisse Kabatusuila. 

Le gouverneur intérimaire annonce que son gouvernement «se tient prêt à travailler pour préparer le départ en douceur de la MONUSCO». 

«Nous nous tiendrons prêt à tout moment que besoin pour apporter notre contribution, échanger, préparer ce départ pour savoir quand le bureau sera définitivement fermé, comment nous allons travailler avec l’UNICEF, comment nous allons travailler avec le PNUD. Le Kasaï-Central est tout à fait disposé», explique-t-il. 

Le retrait de la MONUSCO du Kasaï va s’accompagner d’un renforcement du travail des agences des Nations unies dont plusieurs se sont installées au cours des dernières années dans la région notamment pour répondre à la grave crise humanitaire que la région a connue à la suite des violences. 

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