Matata Ponyo dénonce « l’utilisation de la justice par le pouvoir pour l’éliminer de la course à la présidentielle »

Le sénateur Augustin Matata Ponyo Mapon dénonce l’utilisation de la justice par le pouvoir en place pour l’éliminer de la course à la présidentielle prévue en décembre de cette année.

Dans un point de presse tenu ce mercredi 21 juin à Kinshasa, l’ancien Premier-ministre dénonce « l’illégalité et l’irrégularité d’un nouveau réquisitoire » pour la levée de ses immunités au Sénat.

Il appelle le président du Sénat et le procureur général près la Cour constitutionnelle qu’il accuse d’entreprendre cette démarche anticonstitutionnelle de respecter la loi du pays.

« Ce duo se remet en place pour une énième violation des lois et règlements de la République Démocratique du Congo pour concocter en toute illégalité, en toute fraude, en toute tricherie et irrégularité, le plan pour l’émission d’un nouveau réquisitoire pour solliciter, après avoir stratégiquement mis à l’écart l’assemblée plénière, organe habilité sur la question, les immunités du sénateur Matata », s’indigne l’opposant Augustin Matata.

Il dénonce l’attitude du bureau du Sénat :

« Le Sénat, par malice, attend que la session se ferme. Et coïncidence hasardeuse pour certains, mais coïncidence intelligente pour d’autres, c’est le même jour où la session se ferme à 18h et à 18h30, le procureur général Mukolo dépose la demande de levée des immunités pour le dossier des biens zaïrianisés. Contre toute attente et en dépit du point de vue du magistrat instructeur, le procureur général Mukolo dans un élan de démonstration de force politique, des biceps, avait tout de même saisi la Cour constitutionnelle sans m’avoir entendu et contre la décision de la plénière ».

Le bureau du Sénat avait levé le 5 juillet 2021 les immunités parlementaires du sénateur Augustin Matata Ponyo et avait autorisé le procureur général près la Cour constitutionnelle d’engager les poursuites contre l’ancien Premier ministre.

Un nouveau réquisitoire du procureur général près la Cour constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo, aux fins d’obtenir l’autorisation de poursuites contre le sénateur Augustin Matata Ponyo, avait été déposé au bureau du président du Sénat.

L’ancien Premier ministre était de nouveau poursuivi par la justice dans l’affaire de dédommagement des commerçants étrangers en 1973 et 1974, victimes des mesures de zaïrianisation. 

Selon la lettre du procureur déposé au Sénat, Augustin Matata Mponyo, alors Premier ministre avait ordonné le décaissement de plus de 110 millions de dollars et près de 28 millions de dollars entre 2012 et 2013.  

Le sénateur Matata Ponyo avait été assigné à résidence surveillée le 13 juillet.

Deux jours après sa mise en résidence surveillée, le procureur avait ordonné la main levée immédiate pour insuffisance d’éléments pouvant justifier l’inculpation du Sénateur Matata.

En ce qui concerne le dossier de Bukanga Lonzo, le Sénat n’avait pas répondu favorablement à la demande du procureur général près la Cour constitutionnelle pour lever l’immunité du sénateur Augustin Matata Ponyo. La demande avait été finalement soumise au vote en plénière. Cette dernière avait rejeté la demande.

L’ancien Premier ministre (de 2012 à 2016) est accusé de détournement de fonds destinés au parc agroindustriel de Bukanga Lonzo. Il estime que le bureau du Sénat, qui a donné le feu vert au procureur près la Cour constitutionnelle de le poursuivre, ne peut pas aller à l’encontre de la décision de la plénière. 

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