Kinshasa : les taxi-motos plaident pour la levée de la mesure leur interdisant d’accéder dans la commune de la Gombe

Les conducteurs des taxis-motos sont interdits d’exercer dans une bonne partie de la commune de la Gombe à Kinshasa. Cette vieille mesure a été actualisée par les autorités de la ville ces derniers temps.

Les coins habituels servant de parking aux taxi-motos sur le boulevard du 30 juin sont vides. Pourtant, ils continuent de circuler avec leurs engins.

Les reporters de Radio Okapi ont croisé au moins vingt motocyclistes sur leur trajet le long du Boulevard du 30 juin.

Ces motocyclistes appellent les autorités de la ville à revoir cette mesure.

« Qu’on nous fasse payer même des taxes supplémentaires mais qu’on nous laisse travailler. Il y a des personnes qui sont pressées que nous aidons à arriver au travail à temps. Avec l’interdiction ici, c’est la population qui souffre finalement. La course ministère des Affaires étrangères-Kintambo magasin est passée de 2500 à 5000, voire 6000 parce que je sais que si la police m’arrête, l’amende me coûtera au moins 200 000 francs congolais », fait remarquer l’un des motocyclistes.

Force à la loi

Le commissaire supérieur principal Hugo Mundele Ngolo, commandant du commissariat urbain de la police de la Gombe, recommande aux motocyclistes de respecter la loi. Il met en garde les clients et des officiers propriétaires de ces engins qui incitent ces taximen-motos à la désobéissance.

« Ils désobéissent parce qu’il y a des citoyens qui les incitent à le faire quand ils sont pressés. Nous demandons aux autorités de prendre de mesures pour commencer à arrêter aussi les clients. Si la moto confisquée appartient à un officier de la police ou de l’armée, nous serons plus durs », promet-il.

Il précise que seuls les taxis-motos sont concernés par cette mesure.

Un suivi qui fait défaut

Cette mesure interdisant aux taxi-motos d’exercer dans la commune de la Gombe a déjà été prise en 2009. Le bourgmestre de la commune de Gombe de l’époque, Dolly Makambo avait interdit les activités des taxis motos dans sa juridiction.

Ces moyens de transport, argumentait-il, étaient à la base de plusieurs accidents enregistrés dans la ville de Kinshasa. Le bourgmestre accusait aussi les conducteurs des taxis motos de fonctionner dans l’illégalité du fait qu’ils ne disposaient pas des autorisations du ministère des Transports ainsi que des permis de conduire.

En 2018, il était interdit à tout taximan moto exerçant à Kinshasa de transporter plus d'un passager. Le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo rappelait aussi l'interdiction faite aux taxis motos de circuler dans la commune de la Gombe. 

« J’ai donné l'ordre de mettre une trêve concernant la circulation des motos la nuit. Nous avons pris des mesures préventives. Dorénavant à minuit, les motos ne doivent plus circuler. Les policiers ne doivent pas déranger les motocyclistes. Cependant, les motocyclistes seront dérangés s'ils ne respectent pas la loi. Parce que la loi interdit de transporter plus d'une personne. Une moto qui transporte trois personnes sera interceptée et il y a de fortes amendes à payer », avait menacé le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo.

Mais ces mesures ne sont toujours pas respectées par les motocyclistes, faute de suivi. 

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