Les Etats-Unis sanctionnent Willy Ngoma, Yakutumba et d’autres personnes impliquées dans l’instabilité de la RDC

Le Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC)  des  Etats-Unis a sanctionné trois personnes qui contribuent à l’instabilité actuelle et impliquées dans des graves violations des Droits de l’homme dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), indique un communiqué du Département du Trésor, publié le 8 décembre. William Yakutumba, Willy Ngoma et Michel Rukunda sont les personnes ciblées par les sanctions.

Profils des personnes sanctionnées

William Yakutumba, est le fondateur, le commandant militaire et le leader politique de la milice Maï-Maï Yakutumba et de la Coalition nationale du peuple pour la souveraineté du Congo (CNPSC), une alliance de plusieurs groupes armés dans la province du Sud Kivu en RDC qui a attaqué des civils et des acteurs humanitaires.

De par son rôle de leader de la milice des Maï-Maï Yakutumba et du CNSPC, Yakutumba a été impliqué dans la perpétration de viols, de viols collectifs et dans d’autres formes de violences sexuelles et de violences basées sur le genre, explique le Département du trésor. 

Willy Ngoma est le porte-parole militaire du Mouvement du 23 Mars (M23), un groupe armé qui commet des violations des droits de l’homme, comprenant des meurtres, des attaques et des violences sexuelles contre des civils.

Le 29 novembre 2022, rappelle le communiqué, le M23 a commis une série de meurtres dans la ville de Kishishe dans la province du Nord Kivu, en RDC, où des combattants du M23 ont systématiquement pillé des biens appartenant à des civils et violé plusieurs femmes. 

Quant à Michel Rukunda, il est le commandant et le chef de fil militaire du groupe armé Twirwaneho. Sous la direction de Rukunda, Twirwaneho a recruté des enfants qui n’avaient parfois que 12 ans pour garder des positions militaires, mener des patrouilles, collecter des renseignements, participer à des combats, agir en tant qu’escorte personnelle ou travailler en tant que domestiques dans des camps militaires.

Twirwaneho a mené des attaques contre des civils, y compris dans un camp de déplacés internes, et a pillé et brûlé plusieurs maisons et un centre médical. 

Des membres de Daesch sanctionnés

Le Département d’État a ciblé deux personnes pour leur rôle de leadership au sein de Daesch-RDC.

Mohamed Ali Nkalubo, ressortissant ougandais, est un conseiller principal de Daesch-RDC et l’adjoint du chef de file de Daesch-RDC, Musa Baluku. Nkalubo a servi de canal de communication auprès des principaux responsables de Daesch-Core et il est responsable de la diffusion de la propagande de Daesch en Afrique centrale.

Nkalubo supervise la planification des attaques et les formations de Daesch-RDC et a participé personnellement à plusieurs attaques. 

Ahmed Mahamud Hassan Aliyani, ressortissant tanzanien, est un commandant de Daesch-RDC. Il supervise la facilitation de combattants étrangers voyageant en RDC pour rejoindre ce groupe. Il a aussi supervisé la planification d’attaques pour Daesch-RDC, y compris l’attaque du 16 juin 2023 contre l’école secondaire Lhubiriha en Ouganda et l’attaque du 15 janvier 2023 contre une église pentecôtiste à Kasindi en RDC.

Le 4 décembre, les États-Unis ont aussi nommé ces personnes pour qu’elles soient ciblées par les Nations Unies conformément à la résolution 1807 (2008) concernant la République démocratique du Congo. 

Implications des sanctions 

Par suite des mesures prises aujourd’hui, tous les avoirs et les intérêts perçus sur les avoirs des personnes ciblées décrites ci-dessus se trouvant aux États-Unis ou en possession ou sous le contrôle de ressortissants américains sont bloqués et doivent être signalés à l’OFAC.

Les interdictions incluent la réalisation de toute contribution ou fourniture de fonds, de bien ou de services par, à ou au bénéfice de toute personne désignée, ou la perception de toute contribution ou fourniture de fonds, de bien ou de services auprès de ces personnes. 

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