RDC: le procès pour viols de Minova n’a pas réussi à rendre justice, selon HRW

Les juges militaires du tribunal de garnison de la Gombe siégeant à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, le 30/05/2015 lors de l’ouverture du procès des adeptes Mukungubila. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Human Rights Watch (HRW) a publié jeudi 1er octobre à Kinshasa un rapport intitulé «La justice en procès: Enseignements tirés du procès des viols de Minova en RDC» portant sur le procès pour viols d’au moins soixante-seize femmes par les militaires. Selon ce rapport, ce procès n’a pas réussi à rendre la justice, ni pour les victimes; ni pour les accusés.

«Les autorités congolaises doivent tirer des enseignements de cette affaire et veiller à ce que justice soit véritablement rendue à l’avenir. Elles le doivent aux victimes» a plaidé Géraldine Mattioli Zeltner, directrice de plaidoyer au sein du programme Justice internationale à Human Rights Watch.

L’ONG déplore le verdict rendu lundi 5 mai 2014 à Goma par la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu au terme de ce procès de viols massifs commis novembre 2012. Trois militaires avaient été condamnés à perpétuité et vingt-trois à des peines lourdes allant de 10 à 20 ans. Treize autres avaient été acquittés.

En outre, HRW fustige le fait que les hauts gradés en charge des troupes présentes à Minova durant ces viols n’aient jamais été inculpés.

Cette ONG internationale recommande au gouvernement congolais de reformer le système judiciaire du pays, afin d’améliorer son indépendance et son impartialité.

Au total, trente-neuf de militaires étaient poursuivis par le ministère public pour ces viols commis après la prise de Goma par la rébellion du M23. Alors qu’ils fuyaient, des soldats de l’armée congolaise avaient commis des exactions à Minova et ses alentours dans la province du Sud-Kivu. Ils étaient accusés de crimes de guerres par viols, meurtres, pillages et dissipation de munitions.

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