Procès de Minova : la Monusco «prend note» du verdict prononcé à Goma

Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général de l’Onu pour la RDC le 28/08/2013 à Kinshasa, lors de la conférence de l’Onu. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

La Monusco «prend note» de l’arrêt de la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, prononcé lundi 5 mai contre une quarantaine de militaires, poursuivis pour viols, meurtre, pillages et dissipation de munitions. Ces soldats de l’armée congolaise étaient poursuivis pour des exactions commises en novembre 2012 à Minova et ses alentours dans la province du Sud-Kivu, après la chute de la ville de Goma entre les mains des rebelles du M23.

La mission onusienne a reconnu les efforts engagés pour mener le procès à son terme et elle entend analyser avec attention les motivations de cet arrêt, condamnant 26 militaires dont trois à perpétuité et vingt-trois à des peines lourdes allant de 10 à 20 ans. La Cour a acquitté 13 autres militaires, incriminés dans cette affaire.

«Conformément à la procédure en vigueur devant la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, cet arrêt a été rendu en premier et dernier ressort. Or les standards internationaux et la Constitution de la République démocratique du Congo garantissent le droit d’interjeter appel», souligne par ailleurs le communiqué de la Monusco.

Quelques heures après cet arrêt, une des coordonnatrices du Collectif des femmes pour le développement (Cafed), Gogo Kavira, a estimé que ce jugement n’a pas été rendu avec équité :

«La justice doit être rendue de manière équitable. La justice a confirmé que deux militaires seulement avaient violé. Il faudrait poursuivre des enquêtes s’ il y a d’autres faits qui n’ont pas été documentés».

Pour sa part, Me René Kikunda de la Coalition des partis de l’opposition (CPO) s’est dit surpris qu’il y ait beaucoup d’acquittements par rapport à ce qui a été dit lors du procès.

«On pensait que ca serait une occasion de mettre fin à l’impunité au sein de l’armée et sanctionner sévèrement parce que la loi pénale militaire est de stricte application par rapport à celle ordinaire, destinée aux civil», a-t-il souligné.

Sur son compte twitter, Martin Kobler s’est dit personnellement déçu du verdict rendu par la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu.

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