RDC : les envoyés de l'ONU s'inquiètent des tensions politiques avant les élections en 2016

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC et chef de la Monusco, Martin Kobler s'exprimant au conseil de sécurité sur la situation en République démocratique du Congo et l'accord-cadre d'Addis Abeba pour la sécurité dans la région des Grands Lacs (Le 13 janvier 2014)

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en République démocratique du Congo (RDC), deux envoyés de l'ONU dans la région ont fait part mercredi 7 octobre de leur inquiétude concernant les tensions politiques dans la perspective des élections de 2016.

« Je ne peux pas dire avec certitude si les progrès réalisés sont durables ou si le spectre de la violence peut réapparaître et annuler ce qui a été réalisé jusqu'à maintenant », a dit le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, Martin Kobler, lors d'un exposé devant les membres du Conseil.

Selon lui, les tensions politiques sont élevées avant les élections de 2016 et « auront un impact sur la situation sécuritaire et sur la dialogue stratégique ». « Le déroulement d'élections crédibles et pacifiques en novembre 2016 adressera un message clair au monde sur la capacité de la République démocratique du Congo à respecter sa constitution, à procéder à une transition pacifique du pouvoir et à consolider la paix », a-t-il ajouté.

Martin Kobler s'est dit inquiet de la recrudescence des violations des droits de l'homme liées au processus électoral, en particulier les violations de la liberté de réunion pacifique.

« J'exhorte le gouvernement de la RDC à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que les élections législatives et présidentielle prévues en novembre 2016 soient transparentes, crédibles et inclusives », a-t-il déclaré. Il a précisé que la Monusco continuerait à jouer un rôle de bons offices pour soutenir tous les acteurs politiques et le peuple congolais dans la préparation de ces élections.

L'Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, a également exprimé son inquiétude au sujet des tensions liées au processus électoral, dans un exposé devant les membres du Conseil.

Il s'est aussi inquiété de la persistance des groupes armés dans l'est de la RDC et des actes de violence qu'ils commettent notamment à l'encontre des populations.

« Ces forces négatives perpétuent ainsi des situations de tension et entretiennent un climat de méfiance dans la région. Leur neutralisation demeure, sans doute, une nécessité pour la RDC dans le cadre de ses efforts visant à consolider l'autorité de l'Etat sur tout le territoire et à garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens », a dit M. Djinnit.

L'Envoyé spécial a une nouvelle fois salué les opérations menées par les forces armées de RDC (FARDC) contre ces groupes armés dans l'est du pays, y compris les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

« Ces opérations gagneraient cependant à être renforcées par le plein appui de la Mission des Nations Unies Monusco et de sa brigade d'intervention », a-t-il ajouté, appelant à une reprise des opérations conjointes entre les FARDC et la Monusco contre tous les groupes armés.

Article publié sur le site du Centre d'actualités de l'ONU.

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