Nord-Kivu: environ 204 personnes condamnées pour viol en deux ans

Des participantes à la conférence de presse sur des violences sexuelles commises en RDC le 09/10/2013 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Au Nord-Kivu, la Police de protection de l’enfant et de la femme a condamné, en deux ans, environ 204 personnes sur les 593 arrêtées pour viol dans le cadre du projet «Tupinge Ubakaji» (en français: luttons contre les viols).

Cette unité de police a livré ce bilan aux agences de l’Onu, à l’occasion de la journée internationale de l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre de chaque année.

Financé par le gouvernement canadien pour une durée de cinq ans (2014-2018), le programme «Tupinge Ubakaji» prend en compte toute la problématique liée aux violences sexuelles dans l’Est de la RDC.

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Le représentant-adjoint du PNUD en RDC, Alfredo Teixeira, a salué le progrès réalisé dans la lutte contre les viols dans le Nord-Kivu:

«C’est une satisfaction car la violence sexuelle est un crime qui doit être puni, quelles que soient les motivations. On a fait beaucoup de progrès depuis 2014. Je pense qu’il y a une prise de conscience au niveau des provinces, où le projet travaille et qui commence à changer la perception de la population, des autorités nationales par rapport à la violence sexuelle».

Le programme «Tupinge Ubakaji» est piloté par quatre agences du système de l’Onu (UNFPA, BCNUDH, Unesco, PNUD) et le ministère congolais du Genre, Famille et Enfant.

Ban Ki-moon  appelle à combattre l’extrêmisme violent envers les femmes
 
A l’occasion de cette journée, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, a dénoncé les exactions commises contre les femmes dans les zones des conflits à travers le monde:

«Les atrocités criminelles commises à l’encontre de femmes et de filles dans les zones de conflit, ainsi que la violence familiale qui existe dans tous les pays, compromettent sérieusement le progrès».

Il a affirmé être «extrêmement préoccupé par le sort des femmes et des filles qui vivent en situation de conflit armé, qui subissent diverses formes de violence, dont des atteintes sexuelles, qui sont utilisées comme esclaves sexuelles et qui sont victimes de la traite ».

Ban Ki-moon a rappelé la volonté de la communauté à combattre l’extrémisme violent et à assurer la protection et l’autonomisation des femmes et des filles.

Selon le secrétaire général de l’Onu, environ la moitié des 60 millions de personnes aujourd’hui déplacées sont des femmes.

«Même dans les zones de paix, la violence contre les femmes subsiste sous la forme de féminicide, d’atteintes sexuelles, de mutilations génitales, de mariage précoce ou de cyberviolence. Ces pratiques traumatisent la personne et déchirent le tissu social», estime le Secrétaire général de l’Onu.

Il affirme par ailleurs avoir lancé des initiatives mondiales, telles que « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » et « HeForShe », qui visent à associer les hommes à la promotion de l’égalité des sexes.

Dans son message, le secrétaire général de l’Onu a également demandé aux États de verser davantage de contributions au Fonds d’affectation spéciale des Nations unies à l’appui de la lutte contre la violence à l’égard des femmes.

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