COP21: la France promet 2 milliards d’euros à l’Afrique

François Hollande, président français, lors de l’ouverture du XIXème sommet de la Francophonie à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les délégations de 195 pays à la conférence de Paris sur le climat ont entamé mardi 1er décembre des négociations marathon pour parvenir d'ici à une dizaine de jours à un accord sur le réchauffement. En marge de la conférence, la France a promis d’investir 2 milliards d’euros (2,120 milliards de dollars américains) dans  les énergies renouvelables sur le continent africain.

L'Afrique, qui subit déjà de plein fouet les conséquences du réchauffement, avec notamment une avancée des déserts et un assèchement de ses cours d'eau, s'est vu promettre 2 milliards d'euros d'ici à 2020 par la France pour développer ses énergies renouvelables.

L'annonce a été faite par le président François Hollande au cours d'un mini-sommet au Bourget, près de Paris, d'une douzaine de chefs d'Etat africains sur le thème: «Défi climatique et solutions africaines.»

Pour le président Hollande, qui a effectué mardi une visite sur le site, la conférence est cependant bien partie. Même s'il voit deux écueils : soit on charge la barque et elle coule, soit on l'allège et elle ne va nulle part.

Il faut que ce soit une embarcation qui fait que le monde avance pour les prochaines années avec un horizon, un cap et des moyens d'être sûrs d'arriver à moins de deux degrés de réchauffement, a-t-il ajouté.

Le président américain a encore ajouté à la pression en soulignant qu'agir sur le climat est un impératif pour l'économie et la sécurité.

Les dirigeants du monde entier avaient donné lundi une impulsion politique aux discussions, qui n'ont guère progressé ces derniers mois, en lançant des appels unanimes à sauver la planète.

Plus de 200 options

La tâche s'annonce difficile. Le projet d'accord est long et a beaucoup d'options. La Fondation Nicolas Hulot, l'ONG de l'envoyé pour la planète du président François Hollande, a dénombré plus de 200 options et plus de 1.200 expressions ou phrases +entre crochets+, soumises à discussion.

Le texte en débat, d'une cinquantaine de pages, est divisé en grands chapitres: objectif de long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, adaptation au changement climatique, financements des politiques climatiques des pays du Sud, mécanisme pour réviser régulièrement à la hausse les engagements des pays, etc.

Les négociateurs doivent remettre une version élaguée du texte samedi aux ministres, qui prendront la main durant la deuxième semaine de la COP21.

Objectif: élaborer le premier accord engageant l'ensemble de la communauté internationale à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter le réchauffement de la planète à +2 degrés Celsius par rapport à l'ère pré-industrielle.

Or les engagements déjà publiés par 183 pays, sur les 195 représentés, placent encore le monde sur une trajectoire de +3 degrés.

L'accord espéré le 11 décembre à Paris doit permettre au monde d'amorcer un virage historique pour se détourner des ressources fossiles, qui fournissent aujourd'hui une large part de l'énergie mondiale mais sont à l'origine du réchauffement inédit de la planète.

Alors que les ONG espèrent faire entendre leur voix, les manifestations ont été interdites jusqu'au 13 décembre à minuit sur plusieurs communes avoisinantes du Bourget, ainsi qu'à Paris même, dans le secteur des Champs-Elysées, du Grand Palais et de la Concorde.

Avec AFP

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