Commissaires spéciaux: la motion contre Boshab rejetée à l’Assemblée nationale

Le vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab. Radio Okapi/Ph. Innocent Olenga Lumbahee

Les députés ont rejeté, vendredi 11 décembre, la motion de défiance contre le vice-Premier et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab Mabudj, au sujet de la nomination des commissaires spéciaux.

Appelés à diriger les nouvelles 21 provinces, ces commissaires et leurs adjoints ont été nommés en octobre dernier par le chef de l’Etat. Les députés de l'opposition jugent ces nominations contraires à la constitution.

Après la lecture de la motion de défiance, le président du groupe parlementaire PPRD, Shadary Ramazany a, dans une motion incidentielle, remis en cause l’opportunité de la démarche de l’opposition.

La plénière a été agitée. Après la présentation de la motion incidentielle, les députés de l’opposition, mécontents, ont quitté la salle.

Soutenant la motion incidentielle de Shadary Ramazany, les députés de la Majorité présidentielle estiment qu’Evariste Boshab ne porte aucune responsabilité dans la nomination des commissaires spéciaux.

«Où est le problème de Boshab ? Où qu’il a induit le chef de l’Etat en erreur ? Cette réforme, c’est d’abord voulue par la constitution. Nous disons que c’est un acharnement et nous disons non», a indiqué le député Evariste Vetshi.

Après le départ de l'opposition, la motion incidentielle a été votée.

Un scénario habituel

Le député de l’opposition Fabrice Puela a dénoncé "un scenario habituel" qui atteste que le camp présidentiel n’est pas sûr de sa majorité. Il a annoncé que l'opposition suspendait sa participation aux activités parlementaires.

«Nous suspendons nos activités parce que c’est un abus de la majorité. Nous pensons qu’ils sont complices de la mort de la nation. C’est inadmissible. On est en train de tuer la République avec ça», a-t-il déploré.

Face à la problématique de la gestion d’une motion incidentielle face à une motion de défiance, le bureau de l’Assemblée nationale a jugé utile de saisir la Cour constitutionnelle pour avoir un éclairage à ce sujet.

La motion de défiance contre Boshab avait été déposée à l’Assemblée nationale le 7 décembre dernier par une cinquantaine de députés de l’opposition.

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