L’ASBL CJDH condamne la mort des civils lors de la contre-attaque des FARDC à Walikale

Le Carrefour pour la justice, le développement et les droits humains (CJDH) dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu) a déploré samedi 10 décembre la manière dont l’armée est intervenue pour mettre fin au pillage perpétré mardi dernier par des miliciens Maï-Maï Raïa Mutomboki à Hombo. Selon cette ASBL, l'intervention des Forces armées de la RDC a causé la mort des civils qui étaient pris en otage.

Tout en condamnant l'attaque des Maï-Maï Raïa Mutomboki ainsi que l’activisme des groupes armés dans le territoire de Walikale,  le CJDH  fustige également la stratégie d’intervention des FARDC lors de cette attaque. Car, selon cette organisation, l’objectif devrait être de sauver d’abord les civils pris en otages, avant de traquer les assaillants.

«Cela appelle à une responsabilité [des FARDC] lors  des opérations contre les groupes armés; d’autant plus que les groupes armés prennent la population comme bouclier, comme otage, et donc il faut plus de tact pour permettre à ce qu’il n’y ait pas de pertes en vies humaines», a estimé le manager du CJDH, Fortunat Maronga.

Le responsable de cette organisation ajoute que même les familles de victimes n’ont pas apprécié le fait que les corps de leurs proches soient enterrés sans qu’elles en soient informées:

«Une autre situation qui est fustigée par les familles endeuillées, c’est le fait d’imposer l’enterrement des victimes le matin de l’incident sans attendre que les membres des familles viennent voir les corps de leurs frères et les enterrer avec toute dignité. Ce sont encore les mêmes rescapés qui ont enterré les victimes de l’incident, cela n’a pas enchanté les membres des familles».

Fortunat Maronga, qui dit avoir rencontré l’un des rescapés parmi les motards, parle de dix morts dont six civils, quatre assaillants et huit civils blessés. Il ajoute que plusieurs autres personnes  parmi les otages sont jusque-là portées disparues.

Le CJDH plaide également pour la prise en charge des personnes grièvement blessées lors de cette attaque. Parmi les blessés graves, deux sont déjà à l’hôpital général de Walikale et deux autres ont été transférés à Bukavu. Ils nécessiteraient d’être évacués dans des hôpitaux plus appropriés.

L’ASBL lance un SOS au CICR et à Médecins sans frontière pour que  ces rescapés reçoivent des soins adéquats. Elle appelle en même temps les FARDC à renforcer la sécurité sur les principaux axes routiers de ce territoire, surtout pendant cette période de fin d’année.

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