Massacre de Beni: des partis de l’opposition exigent la déchéance de Matata Ponyo

Drapeau de la RDC en berne à Kinshasa, le 15/08/2016 en mémoire des Congolais assassinés dans le territoire de Beni. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Les représentants de neuf partis de l’opposition au Nord-Kivu ont demandé mardi 16 août à Goma aux députés nationaux de sanctionner le Gouvernement Matata suite aux massacres de Beni. Cette déclaration politique a été signée notamment par l’UNC de Vital Kamerhe, le RCD/KML de Mbusa Nyamwisi, le PLD de Jean-Paul Lumbu Lumbu, l’ECIDE de Martin Fayulu, le DCF/N.  

Jean-Baptiste Kasekwa, de l’Engagement citoyen pour le développement (ECIDE) soutient que Kinshasa a démontré ses limites dans la protection des personnes et leurs biens ainsi que la sauvegarde de l’intégrité du territoire national, notamment dans sa partie Est:

«Le Gouvernement Matata a démontré suffisamment ses limites dans la gestion de la question sécuritaire du Nord-Kivu. A Beni, nous sommes maintenant à plus de mille deux cents personnes tuées depuis le 2 octobre 2014.»

Il a nommément épinglé le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab. «Au lieu de s’occuper de questions sécuritaires, il est plutôt célèbre dans les propositions des lois portant modification de la loi électorale, des projets qui n’ont rien à avoir avec la sécurité des citoyens», indique-t-il.

Jean-Baptiste Kasekwa appelle les élus du peuple à assumer leurs prérogatives constitutionnelles:

«Nous demandons donc que, dès la session parlementaire prochaine, les députés de l’opposition tout comme de la majorité, initient la [déchéance] du gouvernement Matata pour qu’une nouvelle équipe responsable prenne la gestion du pays. Nous nous adressons spécialement aux députés nationaux, qu’ils doivent s’assumer constitutionnellement pour sanctionner ce gouvernement Matata, qui se réunit chaque lundi pour parler de la troïka économique. [Mais], la sécurité des Congolais ne [lui] préoccupe en rien.»  

Plusieurs dizaines de personnes ont été massacrées le samedi 13 août à Beni au Nord-Kivu au cours d’une nouvelle attaque attribuée aux rebelles ougandais des ADF.

En réaction, les autorités congolaises ont décrété un deuil national de 3 jours à partir du lundi dernier. Elles ont annoncé la poursuite des opérations militaires afin de mettre hors d’état de nuire ces combattants.

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