Le Phare : «Moïse Katumbi-Kabila, c'est le divorce»

Moise Katumbi, gouverneur de la province du Katanga le 29/6/2011 à Lubumbashi. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de presse de mercredi 30 septembre 2015.
 
Après la fronde du G7, on savait que les jours de Moïse Katumbi au sein de la Majorité présidentielle (MP) étaient comptés, surtout que l'intéressé était fiché, sans la moindre preuve, comme le parrain de cette dissidence officialisée le mercredi 16 septembre 2015, écrit Le Phare en manchette : «Moïse Katumbi-Kabila, c'est le divorce».
 
Comme pressenti, cet acteur politique a rendu le tablier hier mardi 29 septembre 2016, par une double démission de sa qualité de membre du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie) et de son poste de gouverneur de la province démembrée du Katanga, où il expédiait les affaires courantes voici plus de deux mois.
 
A la lecture de cet acte de divorce entre Moïse Katumbi et Joseph Kabila, «autorité morale» du PPRD et de la Majorité présidentielle, on croit relire le résumé des propos tenus par les ténors du G7 (Pierre Lumbi du MSR, Charles Mwando Nsimba de l'Unadef, Gabriel Kyungu wa Kumwanza de l'Unafec, Olivier Kamitatu de l'ARC, José Endundo du PDC, Christophe Lutundula du MSDD et Danny Banza de l'ACO), à l'endroit du Président de la République, dans leur troisième correspondance à ce dernier, datée du lundi 14 septembre 2015, indique le quotidien.
 
Le Phare ajoute qu'à l'instar des pères fondateurs du G7, Moïse Katumbi justifie sa rupture avec son ancienne famille politique par son refus de cautionner toute prolongation de mandat présidentiel, comme il l'avait déjà fait savoir, en son temps, à travers la métaphore du «3ème penalty» imaginaire que l'arbitre (CENI) semble vouloir accorder à une équipe (Majorité), qui était déjà bénéficiaire de deux faux penaltys dans le passé (Elections présidentielle non transparentes de 2006 et 2011), rappelle le quotidien.
 
Forum des As aborde le même sujet et écrit : «PPRD : Moïse Katumbi rend la carte»
Un départ qui survient quelques jours après la saignée G7. Cela fait beaucoup au regard du poids politique des partants. Rien que pour le Katanga, ce sont trois figures de proue de la province cuprifère qui font désormais défaut à la MP, constate le quotidian : Charles Mwando, Antoine Kyungu et Moïse Katumbi. Lorsque l'on ajoute Pierre Lumbi du Grand Kivu, avec son contingent de députés MSR, qui constituait la deuxième force politique de la Majorité, on ne peut pas dire que les troupes grossissent côté pouvoir, fait remarquer le tabloïd.
 
Forum des As se demande si la «Kabilie» saura prendre l'exacte mesure de l'hémorragie : trouver des succédanés dans la promotion des personnalités d'emprunt n'a jamais porté de fruits. Tout comme le corollaire de cette stratégie qu'est le débauchage. Outre-tombe, Mobutu orfèvre en la matière en sait quelque chose, commente le journal qui estime que se contenter de marches de soutien scénarisées par des situationnistes relève d'une démarche à courte vue.
L'heure a peut-être sonné pour un dialogue responsable entre tous les acteurs politiques ayant pignon sur rue, croit le journal. « Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, Moïse Katumbi fait partie des hommes qui posent problème », conclut le journal.
 
Dans le même ordre d'idées, La Prospérité relaye : «Après le G7, Majorité, Moïse Katumbi dérange!»
Pourquoi abandonne-t-il le navire ? Quelles sont ses motivations ? Que va-t-il faire ?, s’interroge le quotidien. Expliquant la raison de son départ, La Prospérité révèle la déclaration de Katumbi : «Je m'oppose  fermement à tout prétexte pour retarder les élections, tel que le manque des moyens financiers».
 
Au passage, l'ex-gouverneur dénonce la mauvaise foi du Gouvernement qui, devant la Cour Constitutionnelle, a annoncé que le pays est incapable de mobiliser 2 millions de dollars américains pour respecter les délais de l'élection de nouveaux Gouverneurs. Poursuivant sur sa lancée, il enfonce le clou: «Et en Conseil des Ministres, ce même Gouvernement nous a annoncé qu'il a opté pour la nomination des Commissaires spéciaux pour remplacer les Gouverneurs élus. Cela énerve notre Constitution», tranche Moïse Katumbi vité.
 
«On se demande, toutefois, s'il va rejoindre le G7 ou la Dynamique de l'Opposition. Il est possible qu'il travaille pour un vaste rassemblement des forces sociales et politiques du pays», écrit La Prospérité.