RDC: le professeur Tshibangu Kalala est libéré de la prison de Makala

Professeur Tshibangu Kalala était détenu à la prison de Makala depuis le mois de septembre. Radio Okapi/Ph. Axel Gontcho

Incarcéré depuis le 29 septembre dernier à la prison de Makala à Kinshasa, le professeur Tshibangu Kalala a été libéré mardi 24 novembre dans la soirée.

Poursuivi pour rétention illicite des documents relatifs au litige entre la RDC et l'Ouganda devant la Cour internationale de justice (CIJ) en 2005, il est libéré au lendemain de la restitution de ces documents au gouvernement congolais.

« Ma première réaction, c’est de dire que ce qui est arrivé est totalement inacceptable. Ce qui est arrivé dans la situation que j’ai connue, c’est tout simplement de la bêtise humaine », a-t-il déclaré à Radio Okapi à sa sortie de prison.

Me Tshibangu qui avait défendu la partie congolaise lors de la première partie du procès face à l’Ouganda conditionnait la restitution des documents de ce litige par le paiement de ses honoraires.

Dans un entretien accordé à Radio Okapi, il affirme avoir remis ces pièces judiciaires pour le peuple congolais.

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« J’ai accepté de remettre les pièces parce que j’avais en vue le peuple congolais. Je n’ai pas travaillé pour un individu ou pour un groupe d’individus. J’ai travaillé pendant 12 ans pour le peuple congolais. Les pièces dont il est question sont des pièces qui portent le sang, les douleurs, les souffrances du peuple congolais. Environ 1 000 morts dans la ville de Kisangani lors de la guerre de six jours en mai-juin 2000. Des milliers de morts dans l’Ituri. Des milliers de morts des soldats FARDC sur la rivière Ubangi. Ces pièces étaient sacrées pour moi », indique Me Tshibangu.

L’avocat affirme avoir gardé jalousement ces pièces judiciaires « en y apportant tous les soins possibles parce que je savais qu’un jour, le peuple congolais allait avoir besoin de ces pièces-là ».

Ces documents comprennent des fiches d’identification des victimes de la guerre de 1998 à 2003 dans l’ex-Province Orientale.

La RDC avait besoin de ces pièces judiciaires pour déposer devant la CIJ ses mémoires avant le début de cette seconde phase du procès face à l’Ouganda.

Ce litige porte sur l’«invasion de la République démocratique du Congo (RDC) en 1998, en violation du droit international et du droit humanitaire» en Province Orientale. La RDC réclame à l’Ouganda 10 milliards de dollars américains.

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