Léon Tsambu : «Je ne suis pas très sûr que le groupe Viva La Musica va survivre »

Papa Wemba lors de l'exposition de ses premiers tableaux de peiture au CWB à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. Benjamin Kabamba

«Des groupes musicaux à Kinshasa fonctionnent un peu comme des partis politiques, des églises, souvent avec des chefs charismatiques. A la mort du leader, souvent le groupe aussi disparait. C’est le cas avec OK Jazz, Empire Bakuba, … Je ne suis pas très sûr que le groupe Viva La Musica va survivre », analyse Léon Tsambu.

Ce docteur en sociologie, professeur à l’université de Kinshasa qui a défendu sa  thèse sur la dynamique des luttes au sein des orchestres en RDC estime que les groupes musicaux sont des créations des individus et sont  personnifiés par des créateurs. Ceux qui restent, argumentent-ils, ne peuvent pas se réincarner dans le créateur.

Léon Tsambu évoque aussi des facteurs d’ordre sociologique qui peuvent entrainer la disparition du groupe.  « Papa Wemba, à lui tout seul, a créé Viva La Musica en tant qu’individu. Mais autour de lui se trouvait sa famille, Amazone et beaucoup d’autres personnes. Celui qui va remplacer Papa Wemba  fera face aux pesanteurs  de la famille du leader et des amis du leader qui ont encadré l’artiste d’une manière ou d’une autre», indique-t-il.
Léon Tsambu propose néanmoins, pour pérenniser ce groupe, « que les héritiers de Papa Wemba sur le plan biologique, matériel et artistique  se mettent d’accord pour laisser une liberté de gestion et liberté d’initiatives dans le groupe ».

Léon Tsambu s’entretient avec Marcel Mayoyo.

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