Kinshasa: après arrestation de Ne Muanda Nsemi, appel au rétablissement de l’électricité à Ma Campagne

Les habitants de Ma campagne demandent au gouvernement de rétablir l’eau et l’électricité dans ce quartier de Kinshasa, où se trouve  la résidence du député et président du parti politique Bundu Dia Mayala (BDM), Ne Muanda Nsemi, arresté depuis vendredi 3 mars. Ils affirment qu'ils en sont privés depuis trois semaines.

«Nous demandons que tous les problèmes se règlent au niveau politique et qu’on nous laisse, nous paisibles peuples, calmes; pourvu que nous soyons en paix. Qu’on remette l' éléctricité et l’eau qu’on nous a coupées depuis le 12 février jusqu’aujourd’hui», témoigne une habitante du quartier Ma Campagne.

Les occupants du quartier avouent qu’ils ont été sommés de quitter leurs domiciles au moment où la police lançait l’assaut contre la résidence du leader du BDM. Ils demandent à la police d’autoriser leur retour, après l’arrestation de Ne Muanda Nsemi et de les laisser mener une vie normale. L'une d'entre eux a déclaré a Radio Okapi:

«On nous a demandé de quitter le quartier avec tout ce qu’on avait déjà subi. Dans la crainte, on a quitté. Pour l’instant, au moment où je vous parle je ne suis pas à la maison, moi et mon mari. On était obligé de quitter avec tout ce qu’il y a eu comme coups de feu. Comme on nous avait demandé de quitter, il faut qu’on reçoive l’ordre de rentrer. Nous demandons qu’on trouve pour nous des solutions parce que nous vivons là-bas, nous louons des maisons là-bas. Nous sommes des travailleurs et les policiers sont toujours à l’entrée. Quand on entre, on est obligé de les laisser contrôler nos sacs».

Respect des formalités

Pour sa part, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) veut s’assurer que  les formalités, en ce qui concerne l’arrestation d’un député, ont été respectées pour le cas de Ne Muanda Nsemi. Jean- Claude Katende, président de cette ONG souhaite également que cette affaire ne soit pas utilisée pour régler des comptes à un adversaire politique:

«Nous voulons nous assurer que toutes les formalités en ce qui concerne l’arrestation d’un député ont été respectées comme voulu par les lois de la République. Nous savons qu’à d’autres occasions, il y a eu violations des droits de l’homme qui ont été commises contre les députés en violation de leurs immunités. Nous pensons aussi que si la perquisition doit se faire, elle doit se faire  dans les normes voulus par les lois de la République. Il ne faut pas qu’on utilise cette affaire pour régler des comptes à des hommes politiques qui ne partagent pas le même point de vue que les membres du gouvernement». 

Le député Ne Muanda Nsemi et son épouse ont été interpellés par la police, vendredi 3 mars dans la soirée, a indiqué le colonel Mwanamputu, porte-parole de la police. Ne Muanda Nsemi est recherché par la justice pour outrage au chef de l’Etat et incitation à la violence.

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