Le Phare: «Affaire Kamuina Nsapu, Kanku et consorts à la porte de la CPI »

Revue de presse kinoise du 23 mai 2017. L’implication présumée du député Clément Kanku dans l’affaire Kamuina Nsapu continue de faire la une des journaux parus dans la capitale congolaise. Le Phare rapporte que l’élu de Dibaya (Kasaï) et ministre honoraire, Clément Kanku se trouve au-devant de la scène depuis les révélations, par le journal américain The New York Times, de son implication présumée dans les massacres des civils, militaires, policiers et autres fonctionnaires onusiens dans l’espace Kasaï.

Le quotidien rapporte qu’en attendant qu’il puisse présenter ses moyens de défense, il n’apparaît pas moins comme un des donneurs d’ordre dans le feuilleton des violences qui secouent le Centre de la RDC depuis le mois d’août dernier, au lendemain de l’élimination physique du chef coutumier Kamuina Nsapu.

Apparemment anodine, note le tabloïd, l’affaire risque de prendre des proportions très graves à plus ou moins brève échéance, compte tenu du caractère de génocide que les Nations Unies et plusieurs Etats confèrent déjà aux tueries que l’on enregistre depuis neuf mois au Grand Kasai.

«Clément Kanku, serait-il impliqué dans les tueries au Kasaï ? », s’interroge Forum des As à la une. Le quotidien est d’avis que la vérité, sur cette affaire, va triompher dans les prochaines heures. Sauf imprévu, estime le tabloïd, les révélations du journal américain New York Times relance le débat sur les auteurs des massacres et de l’assassinat de deux agents de l’ONU dans le Kasaï.

Dans un récent rapport, rappelle le journal, l’ONU avait relevé que le conflit qui s’est déclenché en août 2016 au Kasaï était alimenté par les leaders originaires de la région. "Ils se faisaient passer pour des faiseurs de paix, alors qu’au fond ils attisaient le feu". Sauf imprévu, ajoute Forum des As, Clément Kanku a promis de réagir ce 23 mai 2017 sur ces allégations.

Ce sera  aux alentours de 13 heures à Kinshasa, précise La Prospérité. Certains de ses proches, indique le tabloïd, dans leur indiscrétion hâtive, ont laissé entendre que jusqu’ici, l’homme se dit  innocent.

Sans doute qu’à l’occasion de cette  rencontre avec les médias, croit savoir La Prospérité, la première du genre depuis que cette affaire est remontée à la surface, Clément Kanku ne manquera pas de plaider non coupable. Mais, comment  dévoyer l’ONU et  les sources du  journal New York Times ?  C’est donc,  un pari  risqué, dans cet âpre  exercice, note le quotidien.

Honneur jeté en pâture, discrédit à la limite de la déraison,  Kanku, la mort dans l’âme, est sur toutes les lèvres, poursuit La Prospérité. « Mais, comment en  est-il arrivé-là ? », s’interroge à nouveau le journal du fait que Clément  Kanku vit à Kinshasa et est de surcroit, un civil, un politique de grand acabit ? « Difficile à dire. Difficile à croire », se désole le quotidien.

L’Avenir relaie la demande d’enquête internationale formulée par l’ACAJ contre le député Kanku.

Selon l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), citée par le quotidien, une telle enquête pourra utiliser tous les moyens pour vérifier toutes les informations enregistrées en rapport avec les crimes commis dans l’espace Kasaï.

Le coordonnateur de l’ACAJ, Georges Kapiamba, indique le tabloïd, soutient que «si l’implication de Kanku dans l’assassinat des experts onusiens est établie par les conclusions d’une enquête internationale et indépendante et confirmés par le tribunal ou une juridiction compétente, la sanction devra être sévère à la fois pour lui et pour tous ceux qui sont impliqués dans ces crimes ».

Cette revue se boucle par Politico.cd revient sur les accusations du New York Times sur l’ONU. Le site écrit : «L’ONU à son tour pointée du doigt dans la sécurisation de ses experts tués au Kasaï». Il cite le journal américain qui, dans ses lignes, affirme que les deux experts n’étaient pas suffisamment « protégés, ni bien formés » par les Nations unies.

Politico.cd s’étonne que le Conseil de sécurité de l’ONU n’ait organisé aucune enquête formelle, deux mois après les meurtres de l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, dans le Kasaï.