Forum des As: «Le PGR se saisit du cas Kanku»

Revue de presse kinoise du 24 mai 2017. L’implication présumée du député Clément Kanku dans le meurtre de deux experts onusiens et dans la crise sécuritaire au Kasaï continue d’intéresser les journaux kinois. «Le PGR se saisit du cas Kanku », rapporte Forum des As. Dans un communiqué remis er à la presse, indique le journal, Flory Kabange Numbi affirme avoir ouvert des investigations à propos de l’élu de Dibaya (Kasaï), conformément à l’esprit de l’article 75 de la loi organique du 19 février 2013, loi relative à la procédure devant la Cour de cassation.

Forum des As note que le Procureur général de la République a, à cet effet, adressé le lundi dernier une correspondance au président de l’Assemblée nationale «pour permettre de conduire ces indispensables enquêtes dans cette sinistre affaire».

«Une fois cette autorisation préalable obtenue, je serai en droit de poser tous les actes qu’exige une instruction pré-juridictionnelle », a déclaré le PGR repris par le journal qui a en revanche prévenu qu’il n’a pas demandé à ce stade la levée des immunités parlementaires.

La réponse de Clément Kanku aux allégations de New York Times attendue depuis dimanche est tombée hier.

Dans un communiqué, l’élu de Dibaya s’est dit «consterné par ces allégations d’implication dans des actions criminelles» qu’il réfute «totalement», écrit Le Potentiel. «Je suis convaincu que la lumière sera faite dans cette affaire et que justice sera rendue aux nombreuses victimes d’exactions abominables dans le Kasaï y compris les deux experts des Nations unies», dans le texte que relaie le journal.

Le quotidien note que l’auditorat militaire général des FARDC qui a initié une enquête tant sur le meurtre de deux experts onusiens que sur les massacres de Mwanza Lomba dans la province du Kasaï-Oriental projette de débuter les audiences publiques incessamment.

Le Phare estime que «l’étau se resserre autour de Kanku». Le journal pense que l’affaire des massacres au Kasaï vient de prendre une tournure dangereuse pour le député. Le Procureur général de la République a lancé une menace à peine voilée, en soulignant que si l’enquête pré-juridictionnelle arrive à confirmer les allégations rapportées par New York Times, il serait amené à inculper Clément Kanku de plusieurs préventions notamment la participation à un mouvement insurrectionnel, l’assassinat, les incendies volontaires, les destructions méchantes et l’association des malfaiteurs, souligne le quotidien.

Déjà interdit de parole mardi dernier pendant qu’il s’apprêtait à s’adresser aux médias, on laisse entendre qu’il serait également interdit de sortir de la ville de Kinshasa et sa résidence a fait l’objet d’une perquisition hier en fin d’après-midi, suppute le tabloïd.

Revenant sur la conversation téléphonique attribuée à Clément Kanku, Politico.cd estime que si les évidences de l’implication du président du Mouvement du renouveau (MR) semblent peu réfutables, l’enregistrement audio laisse place à des interrogations du genre: «Qui a enregistré la conversation ? Comment l’experte de l’ONU est-elle entrée en possession de cette conversation? ».

Le site avance que si l’enregistrement n’a pas été effectué par Clément Kanku et son correspondant, il risque de ne pas être recevable en cas de procès.