L’ONU recommande à la police de ne pas exposer les présumés adeptes de BDM

Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) recommande à la Police nationale congolaise (PNC) de ne pas exposer devant la presse les personnes accusées de vouloir renverser les institutions, lundi 7 août.

Le directeur adjoint du BCNUDH, Abdoul Aziz Thioye, rappelle que les prévenus jouissent de la présomption d’innocence:

«L’exposition publique d’individus est une situation dégradante, une attente à leur dignité, parce que jusqu’à preuve du contraire, ils sont sous une présomption de culpabilité. Seules les enquêtes pourraient déterminer s’ils sont réellement les auteurs des incidents qui ont eu lieu lundi. Laissons la Justice faire son cours. Nous ne conseillerons pas à la Police de procéder ainsi. Parce que c’est une atteinte aux droits individuels.»

Il note que le BCNUDH va mener sa propre enquête sur les violences qui ont émaillé lundi 7 août la ville de Kinshasa et d’autres villes du pays. Des violences que les autorités attribuent aux adeptes de Bundu dia Mayala (BDM), fidèles au député Ne Muanda Nsemi.

«La première version milite en faveur d’une attaque contre les institutions de la République. Il nous faut vérifier les informations avant de communiquer là-dessus. Nous avons un mandat qui est celui de veiller au respect des droits de l’homme, dans le cadre des obligations librement souscrites par la RDC. Nous ne sommes pas dans une course aux chiffres avec des ONG, avec la Police. Nous ne pouvons pas communiquer sur des informations que nous n’avons pas nous-mêmes préalablement vérifiés», fait remarquer Abdoul Aziz Thioye.

Il s’entretient avec Jean-Pierre Elali Ikoko:
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