Le Phare : « Abattoirs humains en RDC, les élections s’éloignent ! »

Parmi les sujets qui intéressent la presse kinoise parue mardi 27 avril à Kinshasa, la réaction du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme à la répression des manifestations en RDC.
 
Dans son mot d’ouverture de la session de cet organisme lundi à Genève, Zeid Ra’ad Al Hussein, sans mâcher ses mots, a accusé notamment la Syrie et la  RDC d’entretenir des «abattoirs d’êtres humains », rapporte Le Phare.
 
S’agissant précisément de la RDC, poursuit le confrère, il a situé ses abattoirs dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Kasaï et du Kasaï Central mais aussi à Kinshasa et ailleurs, où le sang coule désormais à chaque manifestation pacifique. M. Hussein a dans cette optique appelé leurs gouvernants à changer de fusil d’épaule, lit-on dans les colonnes de ce journal.
 
L’an passé, rappelle pour sa part cas-info.ca, ce haut fonctionnaire de l’ONU était déjà monté au créneau pour dénoncer les violences aux Kasaï ainsi que le meurtre des agents de l’ONU, Michael Sharp et Zaida Catalan s’attirant les foudres de Kinshasa.
 
Meurtre de Rossy Tshimanga
 
Les journaux de Kinshasa parus ce mardi reviennent également sur le décès du jeune activiste Rossy Tshimanga lors de la marche du 25 février et de l’évolution de l’enquête autour de cette disparition médiatisée.
 
A en croire capsud.net, il s’agit bien d’un meurtre. Pour s’en convaincre, le média en ligne rapporte que le commissaire provincial de la police de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo a en effet annoncé lundi l’arrestation de celui qui a causé sa mort. Il s’agit du brigadier en chef Tokis Kumbo, matricule 1198511210674 de l’escadron mobile d’intervention du Mont-Amba.
 
Il aurait tiré «des balles en caoutchouc à moins de 20 m sur M. Tshimanga qui a succombé à ses blessures plusieurs heures après l’incident», précise le site d’informations, avant de soutenir que la police a présenté un autre policier à la place de celle que tous les témoins ont reconnu comme auteur du meurtre de l’activiste. Selon site d’infos, c’est la policière Carine Lokeso Koso qui, selon des témoins, serait l’auteur de ce forfait.
 
Une version que contredit la police dans un communiqué publié lundi. A en croire ce document, le policier mis en cause dans le meurtre de Rossy voulait plutôt protéger Carine Lokeso Koso, son commandant d’unité, face à une foule hostile, qui l’agressait, lit-on dans Le Potentiel.
 
Le journal rapporte par ailleurs que pour l’ACAJ, le décès de Rossy Tshimanga est un meurtre avec préméditation. Militant pour la promotion et la protection des droits humains et la démocratie, la victime avait rapporté à l’ACAJ d’avoir fait l’objet des menaces de mort, torture et mauvais traitements pour le contraindre à abandonner son engagement citoyen, renseigne le tabloïd.
 
Shadary, secrétaire permanent du PPRD
 
 Dans la presse de Kinshasa ce mardi, on découvre également la désignation d’Emmanuel Ramazani Shadary au poste de secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).
 
Cette nomination sonne dans les milieux politiques comme la confirmation d’une marque de confiance de la part du Président de la République qui le place là à un poste de choix au PPRD, analyse La Prospérité.
 
Pour Le Potentiel, il s’agit donc d’une équivoque qui vient d’être levée. M. Shadary bénéficie encore et davantage de la confiance du chef de l’Etat Joseph Kabila, contrairement aux bruits qui ont entouré sa sortie du gouvernement à la suite d’un réaménagement technique, soutient le quotidien, précisant qu’avec ce poste, l’ancien ministre de l’intérieur  devient ainsi la deuxième personnalité et cinquième chef de l’exécutif du parti présidentiel.
 
Pourquoi son choix ?
 
De l’avis de Forum des As, l’homme compte parmi les fidèles des fidèles du « Raïs ». En outre, ajoute le quotidien, comme patron de la territoriale, "Emma" n’aura pas démérité. En une année, il a fait bouger les lignes en réussissant à ramener la paix principalement dans l’espace Grand Kasaï, rappelle le journal.
 
Et 2018 étant réputée année électorale en RD Congo, le Président Joseph Kabila, jusqu’ici initiateur du PPRD, entend donc placer le curseur au bon endroit en misant sur les bons pions, suppute le quotidien.