Le Potentiel : «Rencontre Kabila-miniers : entre chantage et marchandage»

La rencontre prévue ce mardi  entre le président Kabila et les opérateurs miniers fait les gros titres des journaux parus ce mardi 6 mars à Kinshasa.
 
Sept grands patrons d’entreprises minières opérant en République démocratique du Congo seront reçus ce mardi 6 mars par le président de la République, Joseph Kabila, annonce Le Potentiel qui parle d’une rencontre cruciale. Le quotidien explique que l’enjeu de cette rencontre est le sort du nouveau code minier adopté déjà par les deux chambres du Parlement.
 
Les opérateurs miniers jugent en effet « suicidaires » ce nouveau code minier et vont probablement demander au président Kabila de le sursoir, croit savoir le quotidien.
 
Pour gagner quoi en retour ?
 
De l’avis du journal, le chef de l’Etat congolais, poussé à la sortie par la communauté internationale, a là une occasion de faire monter les enchères. Les sept patrons miniers qu’il reçoit ce mardi représentent en effet des lobbys financiers colossaux, très actifs sur les places boursières mondiales aussi bien à Londres, à Montréal qu’à New-York, fait remarquer le quotidien, supputant que dans un contexte politique où il est donné pour être en perte de vitesse, il pourrait bien conclure un deal avec les miniers.
 
«Face à ces géants miniers, Kabila n’a pas droit à l’erreur», interpelle pour sa part La Prospérité. S’appuyant sur une source crédible du Parlement, le quotidien soutient que le nouveau code minier en instance de promulgation contient des avantages profitables non seulement pour le peuple congolais mais aussi pour les opérateurs miniers et ce, de manière gagnant-gagnant.
 
S’il est normal que le président Kabila se mette à l’écoute des miniers, il n’a cependant pas intérêt à remettre en cause la volonté du peuple congolais exprimée, à travers le Parlement qui a adopté le nouveau code minier révisé, soutient le journal qui appelle le chef de l’Etat à promulguer cette nouvelle loi, lui rappelant par ailleurs qu’il a des comptes à rendre au peuple congolais.
 
Poursuivant sur la même lancée, Forum des As appelle le président Kabila à promulguer cette loi, soutenant que sa plus grande spécificité est son caractère bénéfique pour toutes les parties.
L’ancienne loi par contre faisait la part trop belle aux opérateurs miniers en leur accordant beaucoup plus d’avantages qu’à l’Etat-propriétaire et aux populations locales, victimes directes de l’activité extractive, rappelle le confrère.
 
Un autre appel à signaler dans cette dynamique en faveur de la nouvelle loi minière est celui de la société civile. Dans une lettre ouverte adressée à Joseph Kabila, 38 organisations non gouvernementales œuvrant dans la gouvernance des ressources naturelles en RDC demandent tout simplement la promulgation de la loi portant révision du code minier, rapporte Depeche.cd, relevant qu’avec cette nouvelle loi, les communautés vont bénéficier d’une provision pour le développement de 0,3% du chiffre d’affaires de l’entreprise minière.
 
Et face à ce groupe des lobbyistes qui ne veulent pas voir le code minier promulgué dans sa nouvelle version, poursuit le media en ligne, ces ONG appellent le chef de l’état congolais à ne pas céder à la pression.
 
Mais qui sont ces miniers qui s’opposent au code minier révisé de la RDC ?

 
Parmi les hôtes du chef de l’état congolais ce mardi  figurent Mark Bristow, Ivan Glassenberg, Steel Li, Marc Davis, Lars Ericksen Johansson, Qixue Fang, Robert Friedlan et Hon Chun So, respectivement PDG de Randgold Resources, PDG de Glencore, Chairman de CMOC, DG des Opérations de MMG, PDG d’Invanhoe Mines, Président de Gold Mountain International/Zijin Mining Group, Chairman et Exécutif d’Ivanhoe Mines et Directeur Exécutif de Crystal River Global Ltd, précise Le Soft International.
 
Le journal parle d’un évènement planétaire, soulignant qu’il s’agit de grands patrons représentant les plus grosses entreprises minières opérant dans le pays mais aussi des intérêts de plusieurs pays occidentaux.
Le confrère appelle le chef de l’état congolais à conduire ce débat avec doigté, en négociant et expliquant à ces partenaires les intérêts communs qui passent par ceux du pays et du peuple congolais.