Plus de 57.000 Congolais se sont réfugiés en Ouganda depuis le début de l’année (HCR)


Dans l’ouest de l’Ouganda, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires viennent en aide à un nombre croissant de personnes qui ont fui les violences en République démocratique du Congo (RDC). 

« Depuis début 2018, plus de 57.000 réfugiés ont déjà fui les violences intercommunautaires dans l’est de la RDC. Une majorité écrasante d’entre eux - environ 77,5 % - sont des femmes et des enfants », a déclaré Babar Baloch, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève.

En l’espace de trois jours seulement, entre le 10 et le 13 mars, plus de 4.000 nouveaux arrivants ont fui les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu vers l’Ouganda. Ces chiffres marquent une nette hausse par rapport à l’année 2017 durant laquelle 44.000 personnes au total avaient fui. Le HCR craint que des milliers d’autres arrivent en Ouganda si la situation sécuritaire en RDC ne s’améliore pas immédiatement.

La majorité des réfugiés congolais rejoignent l’Ouganda de l’autre côté du lac Albert à bord de bateaux de fortune en provenance de l’Ituri.

« La traversée a déjà couté la vie de plusieurs réfugiés. La situation a été rendue encore plus dangereuse ces derniers jours du fait des mauvaises conditions météorologiques. D’autres continuent d’arriver à pied près des villages de Kisoro et Ntoroko », a expliqué M. Baloch.

Parmi les nouveaux réfugiés, beaucoup sont profondément traumatisés par la violence perpétrée contre eux en RDC.

« Ils sont épuisés, affamés, assoiffés, malades et ont fui avec peu ou pas d’effets personnels », a déclaré le porte-parole du HCR.

Aider les réfugiés victimes de violences sexuelles

Bien qu’il soit difficile d’obtenir un état détaillé de la situation en RDC en raison du manque d’accès, le HCR a reçu, de la part des réfugiés congolais qui ont rejoint l’Ouganda, des récits des violences effrayantes - y compris des viols, des meurtres et des séparations familiales.
Des dizaines de réfugiés ont témoigné auprès du personnel du HCR en Ouganda sur les violences et les agressions sexuelles qu’ils ont subies en RDC. La grande majorité des survivants sont des femmes et des filles, ainsi qu’un plus petit nombre d’hommes et d’adolescents.

Ces informations alarmantes ont conduit le HCR, et ses partenaires à renforcer les systèmes en place pour identifier et apporter un soutien aux survivants de violence sexuelle et sexiste.

Le HCR a déployé du personnel et des ressources supplémentaires considérables pour identifier les victimes et renforcer le soutien. Les efforts comprennent le renforcement du dépistage médical dans les sites de débarquement sur les rives du lac Albert ainsi que le dépistage de la violence sexuelle et sexiste dans les centres d’accueil, et la mise à disposition d’espaces privatifs séparés hommes/femmes.

« En collaboration avec nos partenaires, nous avons déployé du personnel supplémentaire spécialement formé aux soins psychosociaux pour accroître le soutien aux réfugiés qui ont survécu à la violence sexuelle et sexiste », a précisé M. Baloch, avant de poursuivre :
 « Nous menons d’autres activités de sensibilisation auprès des dirigeants et des réseaux communautaires afin d’assurer que les réfugiés sont au courant des services qui leur sont offerts ».

Avec ONU Info

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