Jean-Pierre Alumba : « Le non-enrôlement des Congolais de l’étranger risque de renforcer l’animosité entre la diaspora et les institutions de la RDC »

« Le non-enrôlement des congolais de l’étranger risque de renforcer l’animosité qui existe déjà entre la diaspora congolaise et les institutions de la RDC », a estimé Jean-Pierre Alumba Lukamba, directeur exécutif de la « diaspora congolaise pour le développement ».

Il réagissait aux propos du président de la CENI qui a affirmé samedi au terme d’une rencontre avec le président de l’Assemblée nationale qu’il est techniquement difficile d’inscrire sur les listes électorales les Congolais de la diaspora dans le respect du calendrier électoral.

Corneille Nangaa a recommandé à la chambre basse du Parlement de lever une option pour annuler cette opération.

Membre de la diaspora congolaise et très actif dans une ONG pour le rapprochement des institutions congolaises avec sa diaspora, M. Alumba n’est pas favorable à la proposition du président de la CENI, craignant qu’elle soit perçue par les Congolais de la diaspora comme « une négligence à leur égard ».

« Il y a déjà une animosité existante entre les institutions en place et les Congolais de la diaspora qui se croient toujours négligés et pas impliqués dans tout ce qui se passe au Congo. Si la CENI prend encore cette décision, cela va renforcer l’animosité parce qu’ils se croiront encore plus négligés », argumente Jean-Pierre Alumba.

D’après lui, l’option d’annuler l’enrôlement des Congolais de l’étranger que veut lever la CENI dérange également certaines dispositions de la constitution.

« L’article 13 de la constitution parle de la non-discrimination des Congolais, quels que soient leurs lieux de résidence », fait-il valoir, avant de conseiller au président de la CENI de se rapprocher des commissions électorales des pays africains comme le Botswana ou le Nigeria « qui ont réussi à enrôler sans couacs leurs citoyens de la diaspora ».