Le mouvement de grève des taxis lundi à Kinshasa suscite les commentaires de la presse kinoise du mardi 22 mai.
Des milliers de Kinoises et Kinois se sont tapés de longues marches à pieds pour rejoindre leurs lieux de travail ou de la débrouille, leurs écoles ou universités, rapporte Le Phare, expliquant ce « KO » par la grève lundi 21 mai 2018 des chauffeurs des taxis et taxi-bus, mécontents à la fois des réajustements à répétition des prix de vente de l’essence et du gasoil, des tracasseries policières et de la « chasse aux ketchs ».
A la suite de ce mouvement de grève, la ville de Kinshasa a ressemblé lundi à une ville-morte, fait remarquer le confrère pour qui, cette grève a également permis aux usagers des transports en commun de se rendre compte des limites des parcs automobiles des sociétés publiques, notamment Transco, « Esprit de vie » et « New Transkin ».
Le journal voit dans cette «gifle des transporteurs» un message aux autorités politiques et administratives ainsi qu’aux usagers des transports en commun qu’ils sont capables de paralyser plusieurs villes voire le pays. Le quotidien appelle dès lors les autorités congolaises à un examen «responsable» des doléances qu’ils posent.
Forum des As s’inquiète déjà du risque d’embrasement en cette période «si politiquement sensible», et appelle, comme Le Phare, les autorités congolaises à vite trouver des solutions aux préoccupations de l’ACCO, l'association des chauffeurs du Congo.
En effet, suppute le confrère, certains politiciens en mal de visibilité et surtout de stratégie, profitent généralement de grognes et autres mouvements sociaux qui s’offrent à eux pour attiser la flamme et attirer l’attention.
Et en ce moment précis où le pays s’apprête à aller aux élections prévues en décembre prochain, et compte tenu de la tension sociale latente au sein d’une frange de la population, nul sage ne conseillerait donc d’entretenir une situation confuse, interpelle le tabloïd.
Une interpellation qui vaut son pesant d’or dans la mesure où ce mouvement de grève risque de durer trois jours si l’on en tient aux indiscrétions d’un cadre de l’ACCO, relève Capsud.net.
Interrogé au sujet de cette grève en effet, Aimé Manongo, Coordonnateur d’ACCO, a estimé qu’aussi longtemps que l’Hôtel de ville n’appliquera pas son arrêté, la grève continuera, rapporte le media en ligne.
L’Avenir rassure en faisant savoir en manchette qu’à la suite de la grève des transporteurs, l’Hôtel de ville, la Police et l’ACCO ont trouvé un compromis, au terme d’une réunion tripartite organisée lundi dans l’après-midi à l’Hôtel de ville.
Sur la question du réajustement du prix du transport en commun, le gouverneur de la ville a confirmé avoir été l’auteur de l’arrêté qui a revu à la hausse de 10 à 20 % le prix du transport en commun et a appelé au respect de ce réajustement des prix du transport.
Au sujet des tracasseries policières, poursuit le quotidien, M. Kimbuta a promis aux chauffeurs «qu’il n’y aura plus cette histoire de Bureau 2 dans toute la ville de Kinshasa».
Concernant les «ketchs teintés», André Kimbuta souligne que c’est aujourd’hui le 22 mai que la Police devait commencer le contrôle. «Mais en tant que père de famille, je leur donne encore jusqu’au 30 mai 2018 pour se conformer par rapport à la couleur et le numéro d’identification», a-t-il dit aux chauffeurs, selon le journal.
Pour sa part, le ministre de l’Economie Joseph Kapika a convoqué une réunion ce mardi avec certains acteurs dont la Banque Centrale du Congo, l’Inspection générale de la Police Nationale du Congo, l’Hôtel de Ville de Kinshasa, les sociétés de transport en commun tels que Transco et New Transkin et les transporteurs privés pour réfléchir et trouver une solution idoine à la question du prix du carburant posée par les grévistes, annonce La Prospérité.
Et devant l’ampleur de la situation, il a lancé un appel à tous les transporteurs de reprendre du travail ce mardi et s’est indigné du comportement des responsables des Parkings qui rançonnent les chauffeurs, lit-on dans les colonnes du quotidien.