La Prospérité : « Bemba attend sa libération aujourd’hui ! »

Revue de presse du mardi 12 juin 2018.
 
Maintenant, c’est une simple question d’heures, des minutes, voire des secondes. Les juges d’appel n’auraient plus de raison de continuer à l’embastiller dans les installations de la CPI, n’en déplaise à Fatou Bensouda, se moque La Prospérité qui fait savoir qu’après l’audience de mardi 12 juin, Bemba quittera sûrement la prison.
 
Normalement, comme il a été acquitté dans l’affaire principale axée sur les atrocités qui lui étaient attribuées autrefois jusqu’à les lui faire payer de son séjour prolongé sous le contrôle d’un geôlier à la CPI, il va de soi que les charges retenues contre lui soient, à leur tour, évacuées, espère le quotidien. Pour le tabloïd, sa place est désormais dans l’agora politique où les jeux et enjeux l’attendent avant les joutes électorales du 23 décembre 2018. Au MLC et partout où se trouvent ses proches, la fête sera totale.
 
Abordant la question de son retour sur la scène politique, Forum des As note : « Bemba libre, l’Opposition panique » ! Le journal écrit que la Majorité présidentielle (MP) n’a rien à perdre avec la libération de Bemba. A dire vrai, la peur change plutôt de camp. Pour la MP, l’adversaire n’avait jusque-là pas de visage, l’opposition étant à la recherche du candidat commun. Or, si Bemba sort de la prison, les opposants présidentiables sont réduits à revoir à la baisse leurs ambitions. Et dans cette perspective, le grand et principal perdant est Félix Antoine Tshisekedi.
 
Au Centre (Espace Kasaï) par exemple, Félix-Antoine Tshilombo tremble (…). Il s’est toutefois abstenu de faire allusion au contexte politique actuel caractérisé par les enjeux électoraux, après la libération de Bemba. En vérité, il sait qu’il ne fait pas le poids devant le Chairman. En son for intérieur, il a pleinement conscience de perdre le « fief » de Kinshasa qu’il a cru être le sien jusque-là. Atout qu’il envisageait certainement de mettre sur la table des négociations avec Moïse Katumbi pour la présidentielle, illustre le tabloïd.
 
Si La Prospérité pense que Bemba vient changer la donne en RDC, Patrick Nkanga de la MP, cité par 7sur7.cd pense le contraire.

Pour lui, Bemba n’a plus la même influence qu’en 2006 et presque tous les leaders de l’ex-Equateur sont avec la MP. « Sa probable libération ne va aucunement perturber la Majorité actuelle qui d’ailleurs s’est élargie. La politique est dynamique, donc évolutive. Il n’existe pas des popularités statiques, aujourd’hui l’ex-Equateur a été divisée en 5 nouvelles provinces, ce qui implique des réalités sociologiques, politiques et économiques endogènes à chacune d’elles. Il est quasiment impossible aujourd’hui, qu’il y ait une seule personnalité qui prétende avoir prééminence sur toutes les 5 provinces de l’Equateur issues de la reconfiguration administrative », dit-il dans une interview accordée à ce média en ligne.
 
Times.cd qui cite Eve Bazaiba, secrétaire générale du MLC, annonce pour sa part que son parti sera en Congrès à Kinshasa du 12 au 13 juillet 2018, et que Bemba n’a aucun problème pour mettre le pied dans son pays, il est le président national du MLC. A ce sujet, Ensemble pour le changement met en garde le pouvoir contre toute tentative d’empêcher le retour de Bemba, rapporte Actualité.cd. Pour cette plateforme de soutien à Moïse Katumbi, le pouvoir ne devrait pas « monter des affaires et procédures judiciaires grossières à l’instar de celles fabriquées de toutes pièces contre Moise Katumbi ou par des actes d’intimidation ».
 
Politico.cd se remémore « le jour où Kamitatu et Endundo ont achevé Bemba à la CPI ». Si la majorité de la classe politique, en dehors du pouvoir congolais, jubile, certains, au sein même de l’opposition, ne sauront peut-être pas sur quel pied danser. Des jadis amis, des très proches, des vieux amis et copains, tous, devront regarder la libération du « chairman » de loin, met en garde le média en ligne.
 
Le site rappelle les faits qui remontent en juillet 2010, au point saillant du procès de Jean-Pierre Bemba à la CPI. « Et pendant que la défense du leader du MLC s’organise, le monde découvre une situation bien étrange. Deux des témoins clés du procureur de l’époque, Luis Moreno Ocampo, ne sont autres que Olivier Kamitatu et José Endundo », écrit le site internet.