Le Phare : « Le Parlement ce jeudi en Congrès : une question à Kabila, 3e mandat ou pas ?»

Revue de presse du jeudi 19 juillet 2018.
 
Le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, est appelé à livrer un important message à la nation ce jeudi 19 juillet dans l’après-midi au Palais du peuple à travers le Parlement (Sénat et Assemblée Nationale) réuni en Congrès. A une semaine (25 juillet 2018) de l’ouverture, par la CENI, des Bureaux de réception et traitement des candidatures pour l’élection présidentielle, le suspense est au top en ce qui concerne l’option à lever par le Président de la République actuellement en fonction, fait observer Le Phare, qui s’interroge : va-t-il s’incliner devant la Constitution et l’Accord du 31 décembre 2016, qui lui interdisent de postuler pour un troisième mandat ?

C’est la grande question à laquelle il ne peut plus se dérober et à laquelle l’opinion tant nationale qu’internationale attend une réponse claire et définitive, soutient le quotidien. Le journal note que le président est jusque-là évasif sur son avenir politique. Il a continué à semer le doute dans les esprits quant à sa volonté de prendre sa « retraite politique » au lendemain de l’élection de son successeur le 23 décembre 2018, note le journal.
 
Dans le même ordre d’idées, La Prospérité reste aussi interrogative : « réussira-t-il le pari de calmer les esprits ? Va-t-il foncer avec les élections avec la machine à voter, le fichier électoral en l’état ou la CENI non redynamisée ? Comment éteindre le feu, dans cette histoire de troisième mandat ou du choix d’un Dauphin ? Comment parler sans blesser, ni créer une nouvelle psychose dans un microcosme politique particulièrement tendu alors que le dépôt des candidatures à la présidentielle et à la Députation Nationale est fixé au 25 juillet, soit dans plus ou moins six jours à compter au bout de doigts ? »

Le tabloïd ne réponse à aucune de ces questions mais ne veut surtout pas être à la place du président Joseph Kabila, en ce jour du 19 juillet. « Difficile d’être Kabila, ni de l’imiter », avoue le quotidien, qui pense que le chef de l’Etat « n’a pas droit à l’erreur ».
 
« Joseph Kabila reste toujours un mystère », c’est le portrait que brosse pour sa part Le Potentiel. Il indique qu’un voile épais-que personne ne sait encore décrypter-entoure autant la personnalité que l’avenir politique du Chef de l’Etat congolais.

Les Congolais sont divisés quant à sa réelle volonté de faciliter le jeu électoral. Ils en veulent pour preuve la grande arrogance qu’affichent les principaux ténors de sa famille politique. La création du FCC, qui élargit la MP à d’autres courants de l’opposition, est venue jeter de l’huile au feu. On voit mal que le président Kabila crée la surprise en renonçant publiquement à un 3ème mandat, rapporte Le Potentiel.
 
Tout bien considéré, décrypte Forum des As, deux hypothèses se présentent sur l’avenir politique du « Raïs ». Soit qu’il sera tenté se représenter à la prochaine présidentielle, soit qu’il ne postulera pas.

Conscient des enjeux à venir, le camp Kabila travaille depuis quelques mois en fonction des deux hypothèses évoquées ci-dessus. Autant dire que même s’il ne se représenterait pas pour un troisième mandat, Joseph Kabila qui bénéficie déjà du statut constitutionnel de sénateur à vie, jouerait un rôle politique important en cas de victoire de sa famille politique au prochain scrutin, conclut le journal.
 
Si Joseph Kabila décide alors de se représenter, quels seraient les effets économiques ? L’économiste Albert Tcheta-Bampa et le juriste Bavick Mankinda ont démontré comment la crise politique exerce des conséquences négatives sur la croissance économique, organise la prédation des élites et l’enfermement du pays dans les pièges d’équilibre du sous-développement, répond Zoom-Eco.net
 
« Déjà que la situation économique est peu reluisante. Depuis le début de cette crise électorale à ce jour, la monnaie a perdue 45% de sa valeur face au dollar américain. Le pouvoir d’achat du peuple congolais n’a cessé de s’effriter sans que l’augmentation des salaires ne soit conséquente. Les bars, restaurants, café, … connaissent une baisse de leurs chiffres d’affaires allant de 20 à 40%. Les recettes de l’Etat ont baissé sensiblement alors que les charges liées aux impératifs politiques de l’Etat ont sensiblement augmentées », fait remarquer ce média en ligne.
 
Parodie d’élection
 
Un autre sujet qui a retenu l’attention de la presse ce matin est le communiqué du Rassop-Limete qui pose des conditions avant sa participation aux élections de décembre prochain. Le Rassemblement risque d’être le grand absent des élections générales du 23 décembre 2018. La plateforme dirigée par Félix Tshisekedi fait peser cette crainte, indique Cas-info.ca

Dans un communiqué publié le mercredi et dont la tonalité ne laisse planer aucun doute, le regroupement politique assure qu’il ne cautionnera pas une « parodie d’élection ».
 
Actualité.cd ajoute que le Rassemblement pose cinq conditions pour sa participation aux élections prévues le 23 décembre prochain. Cette plate-forme exige notamment l’extirpation du fichier électoral de près de 10 millions d’électeurs sans empreintes, l’abandon de la machine à voter, la mise en œuvre effective des mesures de décrispation, le remplacement du délégué de l’UDPS à la CENI et la non-candidature de Joseph Kabila à la présidentielle fait savoir ce média en ligne.
 
A noter que cette déclaration, lue par le docteur Bwasa, a été marquée par la non signature du G7, l’un de regroupement des Katumbistes au Rassemblement, souligne 7sur7.cd
 
Capsud.net qualifie cette de menace de boycott de « surprenante », d’autant plus que la majorité des gens s’attendait plus à une déclaration sur la candidature unique de l’opposition. Selon ce média, les exigences de l’opposition sonnent plus comme un aveu d’impréparation et d’absence d’accord. Un moyen d’esquiver la problématique de l’unité de l’opposition marquée par les egos démesurés de ces membres et un sérieux problème de leadership. Une fuite en avant, diront certains.
 
Ainsi, le Rassemblement se fait-il Hara-Kiri, se moque L’Avenir.

« Si la tête est malade, c’est tout le corps qui en fait les frais », dit un adage que rappelle le quotidien. « Et comme le Rassop est mal dirigé, rien ne peut aller », persifle le journal.